SyrieL'accord sur l'évacuation de l'EI à Damas suspendu
Un accord inédit prévoyant l'évacuation de milliers de jihadistes du groupe État islamique (EI) et du Front al-Nosra de trois quartiers du sud de Damas a été «suspendu».

Depuis le début du conflit en Syrie, plus de 250 000 personnes ont péri et plusieurs millions ont fui leur foyer.
En vertu de l'accord, quelque 4 000 personnes, des combattants de l'EI et du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, ainsi que des civils, devaient être évacuées dès samedi du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk et des quartiers voisins de Qadam et de Hajar al-Aswad. Ils devaient être transférés soit vers Raqqa, «capitale» de facto de l'EI, dans le nord de la Syrie, soit vers Marea, une localité de la province d'Alep, aux mains de groupes rebelles islamistes et du Front al-Nosra. «L'évacuation des combattants de Daech (acronyme de l'EI) et d'autres groupes du quartier de Hajar al-Aswad a été suspendue, et les bus qui devaient les transporter sont repartis, en raison de la mort de Zahrane Allouche», a indiqué une source sécuritaire proche des négociations.
Chef de la puissante milice islamiste Jaich al-Islam (Armée de l'Islam), principal groupe rebelle de la région de Damas, il a été tué vendredi dans un raid du régime. Son groupe devait «sécuriser le passage à travers les régions à l'est de Damas», pour les bus qui devaient se rendre à Raqqa, a expliqué cette source. Selon une autre source proche du dossier, l'accord est «toujours sur la table», mais «son application a été retardée, en raison de questions logistiques».
Plus de 70 morts dans des combats
Au moins 71 personnes sont mortes vendredi dans le nord de la Syrie lors d'une attaque suicide à la voiture piégée et des violents combats qui ont suivi, a indiqué samedi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les victimes sont des soldats de l'armée de Bachar el-Assad et des combattants de groupes rebelles islamistes. L'attaque perpétrée par des jihadistes du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, visait un rassemblement des forces du régime de Bachar el-Assad, dans la localité de Bachkoy, dans le nord de la province d'Alep, a précisé l'OSDH.
«De violents affrontements ont ensuite opposé des unités de l'armée et des milices pro-régime d'un côté, et des mouvements islamistes de l'autre», a indiqué le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane. L'attentat et les combats ont fait au moins 33 morts dans les rangs des forces pro-Assad, tandis que 38 rebelles ont été tués, selon M. Abdel Rahmane, qui précise que parmi les victimes figurent des Syriens mais aussi des combattants étrangers. À l'issue de ces affrontements, les groupes rebelles ont réussi à prendre le contrôle de plusieurs districts de Bachkoy. Les groupes islamistes contrôlent les régions au nord et à l'ouest de Bachkoy, tandis que cette localité et les zones au sud sont aux mains des forces du régime.
Alep en jeu
La province d'Alep est pratiquement aux mains du Front al-Nosra et de ses alliés islamistes, ou du groupe jihadiste État islamique. Mais depuis la mi-octobre, l'armée a étendu ses opérations militaires terrestres contre les rebelles dans le nord du pays avec le soutien de l'aviation russe et a réussi à reprendre le contrôle de plusieurs régions dans la province d'Alep.
Dans la nuit, des combats opposant les forces du régime au Front al-Nosra et à des milices islamistes se sont poursuivis près de la localité stratégique de Khan Touman, reprise le 20 décembre par l'armée syrienne dans la province d'Alep. Depuis le début du conflit en Syrie, plus de 250 000 personnes ont péri et plusieurs millions ont fui leur foyer.
(L'essentiel/nxp/ats)