Etats-Unis – L'actrice de «Sex and the City» croit en son étoile

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États-UnisL'actrice de «Sex and the City» croit en son étoile

Cynthia Nixon a réuni les signatures nécessaires pour défier le gouverneur sortant lors de la primaire démocrate de septembre.

«Comme l'a montré Alexandria Ocasio-Ortez, l'establishment ne fait pas le poids à New York», a affirmé jeudi Cynthia Nixon, en annonçant ses 65 000 signatures. (Photo d'archives)

«Comme l'a montré Alexandria Ocasio-Ortez, l'establishment ne fait pas le poids à New York», a affirmé jeudi Cynthia Nixon, en annonçant ses 65 000 signatures. (Photo d'archives)

Peut-elle surfer sur la vague anti-establishment qui agite le parti démocrate? L'ex-star de «Sex and the City» Cynthia Nixon y croit: elle a réuni jeudi les signatures nécessaires pour défier en septembre Andrew Cuomo, baron du parti démocrate, qui gouverne l’État de New York depuis huit ans.

Forte de quelque 65 000 signatures de soutien - il en fallait 15 000 - l'actrice new-yorkaise de 52 ans, surtout connue pour son rôle dans la série culte «Sex and the City» et sans expérience politique, affrontera le gouverneur sortant lors de la primaire démocrate, prévue le 13 septembre, avant les élections américaines de mi-mandat, le 6 novembre.

Les derniers sondages, qui remontent à mi-juin, donnent peu de chances à cette femme ouvertement bisexuelle - elle a été mariée à un homme avant d'épouser une femme en 2012 - de devenir la première femme gouverneur de ce fief démocrate qu'est l'État de New York.

Selon le Siena College, Andrew Cuomo, 60 ans, cité parmi les possibles prétendants à la présidentielle américaine de 2020, avait alors 35 points d'avance sur sa rivale démocrate. Mais c'était avant le mini tremblement de terre qui a secoué l'establishment démocrate fin juin: une jeune New-Yorkaise, jusqu'alors quasi inconnue et revendiquant l'étiquette «socialiste», est sortie gagnante d'une primaire pour les élections de novembre au Congrès, face à l'un des ténors du parti démocrate, Joe Crowley.

La victoire d'Alexandria Ocasio-Cortez, incarnation d'une nouvelle vague de démocrates remontés à bloc contre la présidence Trump et dénonçant la complicité entre l'élite du parti et Wall Street, dans la lignée de Bernie Sanders, est venue renforcer la crise d'identité du parti démocrate.

«Socialiste»

Toujours en quête de leader national après la défaite d'Hillary Clinton face à Donald Trump, beaucoup de responsables du parti craignent qu'un virage à gauche repousse les électeurs modérés et les prive de leurs chances de reprendre la majorité au Congrès en novembre et de battre Trump en 2020. «Comme l'a montré Alexandria Ocasio-Ortez, l'establishment ne fait pas le poids à New York», a affirmé jeudi Cynthia Nixon en annonçant ses 65 000 signatures.

L'élection d'Ocasio-Ortez «a révélé mes chances, révélé une opportunité», avait-elle assuré plus tôt cette semaine à l'AFP. Elle a montré que «les New-Yorkais font la différence entre un vrai démocrate progressiste et un démocrate centriste proche des milieux d'affaires», avait-elle ajouté.

Se disant désormais «socialiste», Cynthia Nixon a intensifié ses attaques contre le gouverneur sortant et sa campagne de terrain, avec forte utilisation des réseaux sociaux et multiplication des petites contributions financières à sa campagne, afin d'illustrer son rejet du grand capital. Les sondages qui la donnent perdante ne découragent pas cette actrice récompensée par deux Tony, un Grammy et un Emmy.

Longtemps, le militantisme de Cynthia Nixon, mère de trois enfants, s'est borné à la défense de l'enseignement public et des droits homosexuels. Aujourd'hui, l'actrice se pose en grande défenseur des électeurs pauvres, noirs et hispaniques, délaissés selon elle par les démocrates, prône la légalisation du cannabis à usage récréatif à New York et une modernisation du métro new-yorkais. Elle est aussi montée au créneau ces dernières semaines sur le sujet phare des migrants, lançant une pétition demandant l'abolition de la police des frontières.

(L'essentiel/nxp/afp)

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