Fonds d'investissement – L'Alfi ne relâche pas la pression

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Fonds d'investissementL'Alfi ne relâche pas la pression

LUXEMBOURG – L'association luxembourgeoise des fonds d'investissement a tiré mercredi matin un bilan plutôt «positif» de 2013. Des défis restent à relever.

De gauche à droite: Anouk Agnes, deputy director general, Camille Thommes, director general, Marc Saluzzi, chairman et Gilbert Schintgen, vice-chairman of national affairs.

De gauche à droite: Anouk Agnes, deputy director general, Camille Thommes, director general, Marc Saluzzi, chairman et Gilbert Schintgen, vice-chairman of national affairs.

L'essentiel

Côté chiffres, l'Association luxembourgeoise des fonds d'investissement (Alfi) comptabilise des actifs nets gérés par les fonds d'investissement de droit luxembourgeois atteignant 2 615,4 milliards d'euros à fin 2013, contre 2 383 milliards fin 2012. Les souscriptions nettes réalisées par les organismes de placement collectif (OPC) ont constitué près de la moitié de l'ensemble des émissions nettes réalisées par l'industrie européenne de l'épargne collective, avec 193 milliards d'euros d'argent «frais».

Le nombre de fonds et sous fonds est en légère augmentation sur un an, et près d'une centaine de nouveaux acteurs ont lancé des produits au Grand-Duché. «C'est un signe de confiance pour notre secteur», a commenté Camille Thommes, director general de l'Alfi. «Ces chiffres sont satisfaisants mais volatils», a pondéré Marc Saluzzi, chairman. Après l'implémentation de la directive AIFM sur les gestionnaires de fonds d'investissements alternatifs (500 milliards d'euros d'actifs sous gestion) et l'aboutissement proche de FATCA, l'industrie reste face à un agenda réglementaire «chargé et menaçant».

«L'Asie est une priorité»

Le projet de taxe sur les transactions financières (dite Tobin), même si le Luxembourg n'est pas partie prenante, aura notamment «des effets extraterritoriaux» qui impacteront les clients investissant dans les produits fonds. Idem pour la directive MIFID 2 sur les règles de distribution des produits qui «va aussi désavantager les produits fonds par rapport à d'autres comme les produits d'assurance qui ne seront pas soumis à cette directive», estime Camille Thommes.

Pour maintenir sa position dans un environnement de plus en plus concurrentiel, l'Alfi continue à vanter les mérites de la Place, au-delà des frontières. «L'Asie est une priorité», a rappelé Anouk Agnes, deputy director general. L'association a mené une opération dans sept pays asiatiques, début décembre, afin de maintenir et faire croître des parts de marché déjà conséquentes. «À Hong Kong, sur 1 200 fonds étrangers, 870 sont luxembourgeois», illustre Anouk Agnes. Plus largement, l'ouverture mutuelle entre pays au niveau international grandit et il faut réussir à se placer.

L'Alfi se félicite ainsi que le premier fonds ucits (européen) autorisé à accéder au marché chinois soit domicilié à Luxembourg et que, inversement, une demi-douzaine de promoteurs chinois ont lancé des produits au Grand-Duché, ou vont le faire. «Ces efforts de promotion ont un coût, souligne Marc Saluzzi. On estime que l'ensemble du secteur financier investit 10 millions d'euros dans sa promotion à l'étranger. Il faut que le gouvernement en fasse au moins autant. Les montants pour l'instant sont ridicules», à l'échelle d'un petit pays devant nécessairement se tourner vers l'extérieur.

Mathieu Vacon/L'essentiel

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