Groupe d'extrême droiteL'Allemagne interdit les «citoyens du Reich»
Le groupuscule d'extrême droite «Geeinte deutsche Völker und Stämme» a fait l'objet d'une interdiction de la part des autorités allemandes.

La police allemande a procédé à des opérations contre les milieux d'extrême droite.
Le gouvernement allemand a interdit jeudi un groupuscule de «citoyens du Reich», une première concernant cette mouvance hétérogène mêlant néonazis, nostalgiques du Kaiser et complotistes, selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur. Des perquisitions ont été lancées dans dix régions dans le cadre de l'enquête visant le groupe «Geeinte deutsche Völker und Stämme» (Peuples et tribus allemands unis), a-t-il précisé.
Les Reichsbürger (citoyens du Reich) ont pour point commun de refuser l'existence de la République fédérale d'Allemagne (RFA). Ils ne reconnaissent pas ses institutions et n'obéissent pas à la police. Ils ne paient par exemple pas d'impôts, ni amendes ou cotisations sociales, se fabriquent leurs propres papiers d'identité et réinventent les plaques d'immatriculation de leurs véhicules. Un Reichsbürger a notamment été condamné à la perpétuité pour avoir tué en 2016 un policier venu l'interpeller et saisir des armes.
«Nous combattons sans relâche l'extrémisme de droite, le racisme et l'antisémitisme même en temps de crise», a tweeté le porte-parole. La mouvance des Reichsbürger a quelque 19 000 membres dans le pays, selon les services de renseignements. Des complotistes en font partie, de même que des négationnistes. Un millier sont considérés «extrémistes de droite». L'interdiction intervient dans un contexte de recrudescence des agressions racistes et antisémites dans le pays. Le pays a été confronté à trois attentats racistes et antisémites en près d'un an, de l'assassinat d'un élu pro-migrants à la tuerie de Hanau en février, en passant par l'attaque visant la synagogue de Halle en plein Yom Kippour, ayant fait deux morts.
(L'essentiel/afp)