En FranceL'anesthésiste laissé libre, sous contrôle judiciaire
Le maintien en liberté de Frédéric Péchier, accusé d'avoir empoisonné 17 personnes, suscite l'incompréhension des plaignants.

Frédéric Péchier a à nouveau été mis en examen après une enquête préliminaire de deux ans.
Mis en examen jeudi à Besançon pour 17 cas d'empoisonnements, l'anesthésiste Frédéric Péchier a été laissé libre, sous contrôle judiciaire par la juge des libertés et de la détention (JLD).
Satisfaction de la défense, «colère» des victimes présumées, cette décision a été immédiatement contestée par le parquet qui va faire appel.
Consternation des victimes
Du côté des plaignants, le maintien en liberté a fait l'effet d'une douche froide. Elles «vivent depuis deux ans un véritable ascenseur émotionnel», ce maintien en liberté «est assez incompréhensible», a déclaré Me Frédéric Berna, avocat de parties civiles.
Conseil des parents de la plus jeune victime présumée, un enfant de quatre ans en 2016, opéré des amygdales et qui a survécu à deux arrêts cardiaques, Me Jean-Michel Vernier a évoqué la «colère» de ses clients qui se sont constitués parties civiles «vendredi matin».
«Décision juste et opportune»
Les conseils de l'anesthésiste ont immédiatement affiché leur satisfaction: «C'est une décision juste et opportune», a réagi auprès de l'AFP l'un d'entre eux, Me Randall Schwerdorffer.
«Le procureur veut dire que, au fond, Frédéric Péchier ferait l'affaire comme coupable (mais) il ne suffit pas d'être un coupable possible», a rétorqué sur BFMTV l'un des avocats du médecin, Me Jean-Yves Le Borgne, qui a ironisé sur les «équilibrismes intellectuels» nécessaires à l'accusation «pour tenter d'appuyer l'idée» que son client soit l'auteur des empoisonnements.
Arrêts cardiaques
Les 17 nouveaux cas d'empoisonnements présumés, retenus parmi 66 EIG suspects signalés, concernent des patients âgés de 4 à 80 ans, opérés pour des interventions mineures et qui ont pour la plupart fait des arrêts cardiaques lors d'opérations.
Le mode opératoire, selon le procureur, consistait «à polluer des poches de soluté de réhydratation ou des poches de paracétamol avec des anesthésiques locaux ou du potassium».
Cette nouvelle mise en examen intervient après une enquête préliminaire de deux ans, durant laquelle quatre corps ont été exhumés fin 2018.
(L'essentiel/afp)