Dette de l'ÉtatL'Argentine pourra ne pas payer aux États-Unis
Les députés argentins ont validé jeudi la loi autorisant le transfert de New York, à Buenos Aires, du lieu d'encaissement des remboursements de sa dette, afin d'éviter un blocage des paiements.

L'Argentine (ici la présidente Cristina Kirchner) a été condamnée à payer aux États-Unis 1,3 milliard de dollars aux fonds vautours.
La loi, déjà approuvée par le Sénat la semaine passée, l'a été jeudi par la chambre des députés par 134 voix pour, 99 contre et cinq abstentions. Avec cette loi, l'Argentine souhaite éviter d'être empêchée d'honorer sa dette restructurée avant une prochaine échéance, le 30 septembre, de quelque 200 millions de dollars: la justice américaine a en effet exigé que Buenos Aires paie les fonds vautours qui ont refusé toute restructuration de leurs créances avant de procéder à tout remboursement des autres créanciers.
Le dernier remboursement de dette argentine aux créanciers privés, d'un montant de 539 millions de dollars, est bloqué depuis le 26 juin sur un compte de Bank of New York Mellon sur décision du juge américain Thomas Griesa, qui a condamné l'Argentine à verser 1,3 milliard de dollars à deux fonds vautours, détenteurs de moins d'un pour cent de la dette. Mais Buenos Aires s'y refuse, avançant que l'application du jugement ferait s'écrouler la restructuration de la dette acceptée par 93% des créanciers. La loi a été adoptée à 5h40 locales (10h40 au Luxembourg) à l'issue d'une séance de 17 heures. Le texte avait toutes les chances d'être adopté, la majorité des députés appartenant à la coalition de centre gauche au pouvoir, mais l'opposition estimait, elle, que la loi ne réglerait pas le problème créé par la décision du juge.
La loi autorise l'ouverture de nouveaux guichets pour le paiement de la dette, dont Paris ou tout autre lieu que les investisseurs choisiront, afin de tenter de mettre un terme au gel des fonds déposés par l'Argentine à la Bank of New York. L'Argentine a été déclarée en «défaut de paiement partiel» le 30 juillet passé par les agences de notation, mais elle réfute cette qualification, mettant en avant sa volonté d'honorer ses dettes et sa solvabilité.
(L'essentiel/AFP)