Terrorisme en FranceL'assaillant de Nice mis en examen et écroué
Le Tunisien de 21 ans qui a tué au couteau un homme et deux femmes, le 29 octobre, dans la basilique de Nice, a été mis en examen lundi pour «assassinats» terroristes et écroué.

French members of the elite tactical police unit RAID enter to search the Basilica of Notre-Dame de Nice after a knife attack in Nice on October 29, 2020. - A man wielding a knife outside a church in the southern French city of Nice slit the throat of one person, leaving another dead and injured several others in an attack on Thursday morning, officials said. The suspected assailant was detained shortly afterwards, a police source said, while interior minister Gerald Darmanin said on Twitter that he had called a crisis meeting after the attack. (Photo by Valery HACHE / AFP)
Brahim Aouissaoui, gravement blessé lors de son interpellation et testé positif au coronavirus, avait été transféré, début novembre, d'un hôpital niçois à un hôpital de la région parisienne.
Son état de santé s'est amélioré récemment, permettant son interrogatoire par un juge d'instruction antiterroriste et sa mise en examen. Dans le détail, il a été mis en examen pour «assassinats» et «tentatives d'assassinats» en relation avec une entreprise terroriste, et «participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle», précise le Pnat (Parquet national antiterroriste) dans son communiqué. Il a ensuite été placé en détention provisoire.
Depuis le 13 novembre, l'enquête a été confiée à des juges d'instruction. Selon les premiers éléments des enquêteurs, Brahim Aouissaoui a quitté la Tunisie par bateau le 19 septembre. Arrivé sur l'île de Lampedusa le lendemain, il a été placé en quarantaine sur un navire jusqu'au 9 octobre, date à laquelle il a débarqué à Bari et reçu immédiatement une obligation de quitter le territoire italien.
De Tunis à Nice via la Sicile et Rome
Il a ensuite passé quatorze jours en Sicile entre le 12 et le 26 octobre, avant de rejoindre Rome le 27 au matin puis Nice dans la soirée. Deux jours plus tard, il tuait au couteau deux fidèles et le sacristain de la basilique de Notre-Dame-de-l'Assomption, avant d'être grièvement blessé par des policiers municipaux.
Parmi les éléments retrouvés dans son téléphone, une photographie du tueur islamiste de Samuel Paty, sans qu'un lien ne soit alors établi entre les deux hommes, un message audio qualifiant la France de «pays de mécréants», ou encore des «photographies relatives» au groupe État islamique.
Au total, onze personnes ont été placées en garde à vue dans cette enquête, mais elles ont été remises en liberté sans poursuite. Cette attaque terroriste est la troisième perpétrée en France depuis la republication début septembre de caricatures du prophète Mahomet par l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.
(L'essentiel/AFP)