Seconde Guerre mondialeL'Autriche commémore les 80 ans de l'Anschluss
Les responsables politiques autrichiens ont participé lundi à des cérémonies pour le 80e anniversaire de l'annexion du pays par l'Allemagne nazie.

L'Autriche a commémoré mardi le 80e anniversaire de l'annexion du pays par l'Allemagne nazie, le 12 mars 1938, en soulignant sa «responsabilité conjointe» dans les crimes du national-socialisme et en appelant à la vigilance contre le racisme et l'antisémitisme. «L'Autriche a une responsabilité partagée dans les atrocités du national-socialisme» et «a reconnu cette responsabilité très tard», a souligné le chef de l'État, Alexander Van der Bellen, lors de la cérémonie organisée pour cette «journée du souvenir».
Le 12 mars 1938, à l'aube, Adolf Hitler faisait envahir l'Autriche, son pays de naissance, par 200 000 soldats, SS et policiers, proclamant dans la foulée l'annexion du territoire au IIIe Reich et ouvrant «le chapitre le plus sombre de l'histoire» nationale, selon le président. Cette «marche vers la catastrophe» doit servir d'enseignement pour le présent, a observé M. Van der Bellen. Le chef de l'État a prononcé son discours, dans l'ancien palais impérial de la Hofburg, devant un parterre de personnalités et le gouvernement au complet, parmi lesquels six ministres du parti d'extrême droite FPÖ.
L'Autriche est gouvernée depuis décembre par un gouvernement de coalition entre les conservateurs du chancelier Sébastian Kurz et le FPÖ du vice-chancelier Heinz-Christian Strache. Le chancelier Sebastian Kurz, plus jeune dirigeant du monde, à 31 ans, a souligné que sa génération «est l'une des dernières qui pourront entendre les récits des témoins» ayant vécu la prise de pouvoir des nazis. «L'Autriche a longtemps regardé ailleurs quant à ses responsabilités», a-t-il également observé. Il fallu attendre 1994 pour que le pays renonce au discours officiel qui avait fait du pays la «première victime d'Adolf Hitler»: en 1994, le chef de l'État, Thomas Klestil (démocrate-chrétien), dans un discours devant le Parlement israélien, avait reconnu la responsabilité de l'Autriche dans les atrocités nazies.
(L'essentiel/afp)