"L'avion n'avait pas de puissance" pour décoller
Selon la seule survivante du personnel à bord, l'hôtesse Antonia Martinez, le manque de puissance des moteurs serait l'explication de l'accident qui a fait 154 victimes à Madrid.
Un manque de puissance au décollage semble être l'explication avancée par bon nombre de survivants de la plus importante catastrophe aérienne espagnole depuis 25 ans. (afp)
"J'ai senti que l'avion n'avait pas de puissance quand il a commencé à décoller", a déclaré l'hôtesse de l'air à la garde civile, rapporte mardi le quotidien El Pais, qui ajoute, citant des sources proches de l'enquête, que les commentaires des autres survivants de la catastrophe abondent en ce sens.
Parallèlement El Pais ainsi que le quotidien El Mundo affirment que l'un des deux moteurs de l'avion a été retrouvé dans les débris en position "reverse", ce qui correspond à la position marche arrière du réacteur. El Pais qui évoquait déjà cet élément lundi, confirme mardi en citant des "sources proches de l'enquête" qu'une turbine a été retrouvée avec le "reverse" enclenché, ce qui ne peut se faire que lorsque l'avion est à terre.
Élément insuffisant pour expliquer le crash
Le "reverse" correspond à deux plaques d'acier amovibles qui lorsqu'elles sont actionnées à l'arrière de la turbine, propulsent l'air vers l'avant, inversant la poussée, explique de son côté El Mundo. Ce mécanisme est actionné hydrauliquement, à l'atterrissage et lorsque l'avion est déjà à terre, pour accélérer le freinage.
Un tel élément semble attesté par une photo publiée par les deux journaux où on voit effectivement des plaques sur la partie arrière d'une turbine parmi les débris. Toutefois cette position "ne peut expliquer à elle toute seule" la catastrophe, un avion étant conçu pour pouvoir décoller et atterrir avec un seul réacteur, souligne El Pais.
Dépassement du point de décollage habituel
Le journal ajoute que cette position peut témoigner d'une tentative par le pilote pour freiner l'appareil à un moment critique alors qu'il manquait de puissance pour décoller. La position "reverse" du réacteur droit "expliquerait que l'avion a dérivé vers la droite" au moment où il quittait le sol, écrit en outre El Pais.
Selon El Pais, l'appareil a dépassé de 500 mètres le point habituel de décollage sur la piste, avant de quitter le sol pour ensuite très vite s'écraser, ce qui confirmerait un problème de puissance au décollage.
lessentiel.lu avec AFP
L'avion de type MD-82 de Spanair s'est écrasé mercredi 20 août en phase de décollage à l'aéroport de Madrid-Barajas, faisant 154 morts et 18 blessés, pour des raisons encore inconnues. Il s'agit de la plus grave catastrophe aérienne en Espagne depuis 25 ans.