Droits des femmes: L'égalité entre les sexes pas avant «300 ans», tonne le chef de l'ONU

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Droits des femmesL'égalité entre les sexes pas avant «300 ans», tonne le chef de l'ONU

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déploré lundi que «l'égalité» entre les femmes et les hommes dans le monde soit un objectif de plus en plus lointain.

Secretary-General of the United Nations (UN) Antonio Guterres speaks during the 5th Conference on the Least Developed Countries (LDC5) in Doha on March 4, 2023. - At the summit Guterres told the 46 most deprived states on the planet that wealthy nations should provide $500 billion a year to help others "trapped in vicious cycles" that block their efforts to boost economies and improve health and education. (Photo by KARIM JAAFAR / AFP)

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«L'égalité entre les sexes s'éloigne de plus en plus. Au rythme actuel, (l'organisation) ONU Femmes la fixe à dans 300 ans», a dénoncé M. Guterres dans un discours à l'ouverture de deux semaines de débats à New York de la Commission de la condition de la femme (CSW) et à deux jours de la Journée internationale des femmes du 8 mars.

Dans l'amphithéâtre de l'Assemblée générale, le chef de l'ONU a estimé que les «droits des femmes étaient maltraités, menacés, violés à travers le monde» et que «le progrès effectué depuis des décennies disparaissait sous nos yeux». Il a pris l'exemple de l'Afghanistan, où les talibans ont repris le pouvoir en août 2021 et où «les femmes et les filles ont été effacées de la vie publique».

«Un fossé entre les sexes»

Il n'a pas cité d'autres pays, mais dans «nombre d'endroits, les droits de reproduction sexuelle des femmes reculent et les filles qui vont à l'école risquent d'être enlevées et agressées». M. Guterres n'a pas mentionné l'Iran, expulsé le 14 décembre, avec effet «immédiat» de la CSW par un vote du Conseil économique et social des Nations unies (Ecosoc), sous l'impulsion des États-Unis, en raison de la répression d'une révolte conduite depuis septembre par des femmes.

«Des siècles de patriarcat, de discrimination et de stéréotypes pénibles ont créé un fossé entre les sexes, dans les sciences et les technologies», secteurs dans lesquels les femmes ne représentent que «3% des lauréats de prix Nobel», a-t-il pris comme exemple. Il a rendu hommage aux chercheuses française «Emmanuelle Charpentier et américaine Jennifer Doudna qui ont été historiquement la première équipe de femmes à remporter un prix Nobel en sciences il y a trois ans», en chimie en 2020.

«Faire émerger des leaders féminins et féministes grâce au numérique»

«Des équipes d'hommes l'ont remporté 172 fois», a déploré M. Guterres. «La patriarcat contre-attaque. Nous aussi. Je suis ici pour affirmer clairement et avec force: les Nations unies se tiennent partout aux côtés des femmes et des filles», a conclu le secrétaire général.

Pour cette 67e session de la CSW, le président de la Confédération suisse Alain Berset a fait le voyage vers New York et a reconnu devant l'Assemblée générale que les femmes étaient «encore sous-représentées dans les filières scientifiques» de son pays, ne comptant «que (pour) 37% des personnes diplômées dans ces branches», avec un objectif d'égalité en 2030.

De son côté, Marlène Schiappa, secrétaire d'État française chargé de l'Économie sociale et solidaire et de la Vie associative, et ancienne secrétaire d'État à l'Égalité hommes-femmes, a également proclamé depuis l'ONU qu'«ensemble, nous avons le pouvoir de faire émerger des leaders féminins et féministes grâce au numérique».

(AFP)

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