Education au Luxembourg – L'Etat réfléchit à engager moins d'enseignants

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Éducation au LuxembourgL'État réfléchit à engager moins d'enseignants

LUXEMBOURG - Différentes propositions sont sur la table pour embaucher moins d'enseignants dans les écoles primaires et les lycées, a affirmé mercredi, le ministre de l'Éducation.

Le ministre de l'Éducation ne veut pas que la qualité de l'enseignement soit affectée.

Le ministre de l'Éducation ne veut pas que la qualité de l'enseignement soit affectée.

DPA

L'Éducation nationale a des difficultés à pourvoir les 300 postes d'enseignants qui s'ouvrent tous les ans au Grand-Duché. Un nombre qui semble démesuré si on considère que seuls 150 fonctionnaires seront embauchés dans le reste de la fonction publique en 2014. Le nombre de nouveaux postes de fonctionnaires, hors enseignement, a ainsi été réduit de 50% afin d'assainir les finances publiques. Mais il n'avait jusqu'à présent pas été précisé que cette réduction affecterait également les instituteurs et professeurs. «Nous ne pourrons pas continuer à embaucher 300 enseignants par an, affirme Claude Meisch (DP), ministre de l’Éducation nationale à L'essentiel. Mais il ne s'agit pas uniquement de préoccupations budgétaires». En effet, il serait très difficile de trouver le nombre de professeurs suffisants, étant donné que tous ne réussissaient pas l'examen de professeur. «Souvent, on ne réussit même pas à pourvoir tous ces postes et on les occupe avec des chargés de cours», explique Meisch.

Selon le ministre, il y a trois possibilités pour pallier au manque de professeurs et au besoin de faire des économies. Les enseignants pourraient devoir travailler plus ou pourraient se voir réduire les heures de décharges dont ils bénéficient en fonction de leur ancienneté. Un enseignement qui travaille à temps plein, dispense actuellement 21 heures de cours. À savoir que les 19 heures restantes pour arriver à une semaine de 40 heures sont inclues dans le temps de préparation des cours et la correction des devoirs en classe. À partir de 45 ans, les enseignants ont droit à une décharge d'une heure de cours par semaine. À 55 ans, cette décharge est de quatre heures hebdomadaires.

Les syndicats s'opposent

La troisième alternative serait de modifier le nombre d'élèves par classe, et donc le nombre d'enseignants requis, possibilité que le ministre a d'ores et déjà exclue. «Cela aurait des répercussions négatives sur la qualité de l'enseignement», affirme-t-il. L'alternative de toucher aux heures de décharge semble donc plus plausible.
Elles équivalent à 230 postes. «Quatre heures de décharge sur 21 heures de tâche normale par semaine, c'est beaucoup, si on calcule ça sur une année et qu'on le compare aux vacances», souligne Claude Meisch.

Afin de trouver une solution, le ministre a proposé d'ouvrir la discussion, lors d'une réunion avec les syndicats mardi. L'Apess et le SNE se positionnent contre cette idée. «La tâche de l'enseignant est un élément intrinsèque de la carrière spécifique des enseignants, affirme mercredi l'Apess, dans un communiqué. Y toucher revient à toucher au temps de travail des salariés en général et à s’attaquer aux fondements mêmes du droit du travail». Le syndicat éducation de l'OBGL abonde en se sens: «Il est hors de question que la tâche des enseignants soit augmentée». Pour Claude Meisch, «si les syndicats ne veulent pas discuter, le gouvernement devra chercher des solutions tout seul. Il faut en trouver une pour 2015.

(lb avec jw/ L'essentiel)

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