Aux États-UnisL'ex-star Bill Cosby rejugée à l'ombre du #MeToo
Le second procès de Bill Cosby s'ouvre lundi en Pennsylvanie, et il s'annonce plus risqué pour l'ex-légende de la télévision américaine, dans le contexte du mouvement #MeToo.

En juin 2017, le premier procès de Bill Cosby s'était soldé par une annulation.
Un avocat vedette côté défense, cinq femmes qui devraient raconter comment elles ont aussi été agressées sexuellement côté accusation, et l'ombre du #MeToo sur le tribunal: le second procès de Bill Cosby s'ouvre lundi à Norristown (Pennsylvanie), et il s'annonce plus risqué pour l'ex-légende de la télévision américaine.
En juin 2017, le premier procès de celui que beaucoup surnommaient affectueusement le «père de l'Amérique», à l'apogée de son sitcom «The Cosby Show» (1984-1992), s'était soldé par une annulation. Les douze jurés réunis dans la petite ville de Norristown, à 30 kilomètres de Philadelphie, étaient restés divisés sur la culpabilité ou non de l'octogénaire, symbole de promotion sociale noire et de droiture morale avant de devenir paria, accusé d'avoir agressé sexuellement une ancienne basketteuse, Andrea Constand, à son domicile en janvier 2004, après lui avoir fait avaler un puissant sédatif.
60 accusations de femmes au fil des années
Si plus de 60 femmes ont accusé Bill Cosby de les avoir abusées sexuellement au fil des années, le dossier d'Andrea Constand - qui aura 45 ans le 11 avril - est le seul dont les faits ne soient pas prescrits. Des allégations qui ne sont pas sans rappeler les nombreuses accusations contre des hommes de pouvoir mises en lumière par le puissant mouvement #MeToo depuis octobre, et dont Bill Cosby et ses avocats pourraient faire les frais lors de ce second procès.
«Le mouvement #MeToo rend les gens beaucoup plus sensibles à ce problème» des violences sexuelles, a indiqué à l'AFP Dan Filler, professeur de droit à l'université Drexel. «On est à un moment où les jurés auront, j'imagine, davantage de facilité à croire les victimes». L'influence du #MeToo a d'ailleurs fait partie des questions-test posées pendant la sélection des jurés, qui s'est achevée jeudi soir. Le panel principal compte sept hommes et cinq femmes et, pour sa composition raciale qui a fait un temps débat, dix Blancs et deux Noirs.
(L'essentiel/afp)