Loi antitabac au LuxembourgL'Horesca dénonce «une enquête scandaleuse»
LUXEMBOURG – Selon le ministère de la Santé, la loi antitabac n’a eu aucun impact sur la fréquentation des bars et discothèques. Ce n’est pas l’avis des professionnels du secteur.

Selon François Koepp,l'ensemble du secteur accuse une baisse de son chiffre d'affaires de l'ordre de 5%.
Dans sa présentation, lundi, de l’enquête sur les incidences de la loi antitabac de janvier 2014 sur le comportement des consommateurs, la ministre de la Santé, Lydia Mutsch, avait noté qu’il n’y avait pas eu «de conséquences négatives sur la fréquentation et l’activité des bars, cafés et pubs». «Malgré le constat d’une baisse de fréquentation et des dépenses par les fumeurs, les «nouveaux» clients (les non-fumeurs) comblent cette perte, et engendrent même une légère augmentation de la fréquentation et des dépenses», avait-elle affirmé.
Pour appuyer ses dires, la ministre renvoyait aux résultats d’un sondage téléphonique mené auprès d’un demi-millier de résidents luxembourgeois. 17% des personnes interrogées y déclaraient fréquenter plus souvent les bars et discothèques depuis qu’a été prononcée l’interdiction de fumer, et 9% d’entre elles avoir augmenté leurs dépenses dans ces lieux.
«On a tué les bistrots»
Or ces chiffres, la Fédération nationale des hôteliers, restaurateurs et cafetiers du Luxembourg (Horesca) les conteste avec vigueur. «Je ne suis pas d’accord, c’est irréel. Qui a été interrogé ? Et pour obtenir quelles réponses ? On n’a même pas interrogé les professionnels du secteur. Cette enquête est scandaleuse», s’indigne François Koepp, secrétaire général de l’Horesca.
François Koepp avance des chiffres qui vont à l’encontre de ceux fournis par le ministère: «Depuis le début de l’année, estime-t-il, l’ensemble du secteur accuse une baisse de son chiffre d’affaires de l’ordre de 5%. Pour les seuls bistrots, cela va donc être une baisse de 10 à 15%. Pour les producteurs, qu’ils soient brasseurs, viticulteurs, négociants, on parle d’une baisse des ventes de 4 à 5 millions d’euros. En voulant tuer la cigarette, on a tué les bistrots».
(Pierre Théobald/L'essentiel)