Olivier VandecasteelL'humanitaire belge a retrouvé ses proches sur le tarmac
L'humanitaire belge Olivier Vandecasteele, libéré vendredi après quinze mois de détention en Iran a été rapatrié en Belgique où il a retrouvé ses proches dans la soirée.
L'humanitaire belge Olivier Vandecasteele, libéré vendredi après quinze mois de détention en Iran, en échange d'un diplomate iranien condamné pour terrorisme, a été rapatrié en Belgique où il a retrouvé ses proches dans la soirée.
L'avion militaire qui le transportait depuis Oman, le sultanat du Golfe qui a servi de «facilitateur» dans cet échange, a atterri peu après 21h30 (19h30 GMT) sur la base de Melsbroek, près de Bruxelles.
Le sourire aux lèvres
En costume foncé et baskets, visiblement amaigri mais souriant, le Belge francophone de 42 ans a été étreint de longues minutes par la dizaine de proches qui l'attendaient sur le tarmac, sa mère notamment, selon des images de la chaîne belge RTL-TVI.
Olivier Vandecasteele ne devait pas s'exprimer publiquement dans l'immédiat. «Enfin libre!», avait annoncé en fin de matinée le Premier ministre belge Alexander De Croo. Sans évoquer le cas du diplomate Assadollah Assadi, que la Belgique a accepté de livrer à Téhéran pour obtenir le retour de son ressortissant.
Le diplomate arrêté en 2018
Ce diplomate, à l'époque en poste à Vienne, a été arrêté le 1er juillet 2018 en Allemagne puis reconnu coupable par la justice belge d'avoir fomenté un projet d'attentat à l'explosif qui devait viser la veille un rassemblement du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, coalition d'opposants), près de Paris.
Il a été condamné à 20 ans de prison en février 2021 à Anvers (nord) pour «tentative d'assassinats terroristes», au grand dam de l'Iran qui a dénoncé une violation de son immunité diplomatique. De son côté M. Assadi est arrivé en début de soirée à l'aéroport Mehrabad de Téhéran, accueilli par le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Bahadori Jahromi, et un haut responsable du système judiciaire.
«Violation du droit international»
Selon une image de l'agence de presse iranienne Fars, les deux hommes l'ont accueilli avec des fleurs et des cadeaux. Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian a réaffirmé qu'Assadollah Assadi avait été condamné «en violation du droit international».
Les membres de l'opposition iranienne en exil, qui ont tenté - sans succès - de s'opposer à cet échange, ont immédiatement dénoncé ce dénouement, jugeant que la Belgique avait payé «une rançon honteuse». «Cela encouragera le fascisme religieux au pouvoir en Iran à poursuivre ses crimes», a estimé le CNRI.
«Climat d'impunité»
Tout en saluant le retour d'Olivier Vandecasteele, l'ONG Amnesty International s'est dite «très préoccupée» par la libération de M. Assadi, qui «risque de contribuer au climat d'impunité» dont jouissent à ses yeux les agents iraniens.
Un traité de transfèrement mutuel de condamnés signé en 2022 entre la Belgique et l'Iran et entré en vigueur le 18 avril avait ouvert la voie à cet échange. Mais l'exécutif belge a finalement eu recours, pour livrer M. Assadi, à l'article 167 de la Constitution lui accordant les pleines prérogatives en matière de politique étrangère, ont expliqué vendredi des sources gouvernementales belges.