Économie italienneL'Italie s'agace des conseils du patron de la Bundesbank
Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a clairement manifesté dimanche son agacement à l'égard du président de la Bundesbank, Jens Weidmann.

M. Weidmann s'est montré plutôt critique cette semaine à Rome sur les comptes publics et l'endettement italiens.
«Au gouverneur de la banque centrale allemande, je suggèrerais de regarder les banques allemandes», a déclaré dimanche Matteo Renzi sur le plateau de la Rai 1, la première chaîne publique de télévision italienne. «Il a tant de problèmes auxquels penser et moins il pense à l'Italie, mieux c'est pour lui», a-t-il ajouté, cité par les agences de presse italiennes avant le début d'une émission préenregistrée. Le ministre italien des Finances Pier Carlo Padoan n'est pas en reste, lui qui a donné dimanche dans le quotidien La Repubblica une petite leçon d'économie à M. Weidmann.
Ce dernier s'est montré plutôt critique cette semaine à Rome sur les comptes publics et l'endettement italiens, bien qu'élogieux sur les réformes entreprises par le gouvernement Renzi. «À Weidmann, je réponds ceci: il est clair qu'il y a un rapport entre la dette et la croissance. Et moi je considère que la croissance est la voie maitresse pour réduire le déficit.
Régulièrement montré du doigt
Pour Weidmann, c'est le contraire. Je ne suis pas d'accord avec lui et ma thèse est plus correcte que la sienne, d'autant plus qu'elle est soutenue par l'expérience historique», a souligné l'ancien économiste en chef de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). L'Italie est régulièrement montrée du doigt pour le niveau élevé de son endettement global, au deuxième rang en Europe après la Grèce, et pour ses demandes de flexibilité en matière budgétaire.
Ce n'est pas la première fois que le gouvernement italien s'en prend à l'Allemagne et à sa défense de l'orthodoxie budgétaire. En janvier, à la veille d'une visite à Berlin où il avait rencontré la chancelière allemande Angela Merkel, M. Renzi avait été tout aussi combatif. «La première à avoir intérêt à une Italie forte et une Allemagne moins égoïste, c'est Angela Merkel», avait-il alors expliqué. Une rencontre entre la chancelière et le président du Conseil italien est prévue pour jeudi à Rome.
(L'essentiel/AFP)