Sortie cinémaL'odyssée de l'espace, selon Christopher Nolan
À 44 ans, le réalisateur de «The Dark Knight» et «Inception» signe son meilleur film, «Interstellar».

Tempêtes de poussière, récoltes ravagées, population affamée: la Terre se meurt. Et l’espoir de survie de l’homme aussi. C’est alors que Coop (Matthew McConaughey), ancien pilote devenu fermier, est sollicité pour une mission de la dernière chance. Il s’envole, propulsé à travers un «trou de ver» (sorte de passage entre deux espaces-temps) à la recherche d’une planète habitable. Pour sauver l’humanité et ses enfants, qu’il a laissés derrière lui et auxquels il a promis de revenir un jour.
Apocalypse, immensité intersidérale, robots ultrasophistiqués, savant en chaise roulante, arrimages en catastrophe, planètes hostiles... «Interstellar» emprunte tous les passages obligés du film de science-fiction en évitant à chaque fois le cliché. La mise en scène est presque aussi vertigineuse que celle de «Gravity», avec une patine à l’ancienne à la façon de «L’étoffe des héros».
L'art de vulgariser
La musique emprunte ouvertement à «2001, l’Odyssée de l’espace», mais Hans Zimmer y varie, à en donner le tournis, le tic-tac du temps pour accompagner cette histoire de relativité. D’ailleurs, le scénario, écrit par le frère de Christopher Nolan, expose des notions scientifiques complexes avec une clarté incroyable, tout en entretenant le mystère...
Surtout, Christopher Nolan trouve enfin le moyen de faire vibrer la corde sensible du spectateur, à la fois grâce à un drame familial que n’aurait pas renié Spielberg, et grâce au talent de Matthew McConaughey dans le rôle principal.
(L'essentiel/Catherine Magnin)