La Birmanie accepte les vivres, pas les médecins étrangers
Alors que le pays compte plus d’un million de sinistré après le passage du cyclone Nargis, les généraux au pouvoir veulent tout gérer eux-mêmes.
Journalistes, médecins et personnel humanitaires sont priés de rester chez eux, la junte birmane ne veut pas d’eux sur son sol. "La Birmanie n'est pas prête à recevoir des équipes de recherche et de secours, ainsi que des équipes de journalistes, de pays étrangers", a déclaré un ministre birman vendredi.
La junte a déjà montré que ses paroles seraient suivies d'effet. Mercredi, elle a refoulé des travailleurs humanitaires et des journalistes arrivés à bord d'un avion rempli d'aide en provenance du Qatar.
La crainte d’épidémies
Pour l'ONU, le temps est compté. "La situation devient critique et il y a seulement une petite fenêtre d'opportunité si nous voulons éviter la propagation de maladies qui pourraient multiplier le nombre déjà dramatique de victimes", a estimé Noeleen Heyzer, sous-secrétaire des Nations unies pour l'Asie-Pacifique.
Mais la junte birmane voit les choses autrement: "à ce stade, la meilleure façon pour la communauté internationale d'aider les victimes est de donner de l'aide comme des médicaments, de la nourriture, des vêtements, des générateurs électriques et des matériaux pour les abris d'urgence, ainsi qu'une assistance financière".
Selon certains analystes, les généraux au pouvoir veulent apparaître comme les seuls sauveurs aux yeux de leur peuple. Au risque d’en être les fossoyeurs.
Gui. G. / lessentiel.lu avec AFP
Selon le dernier bilan officiel provisoire, le cyclone Nargis qui a ravagé le week-end dernier le sud de la Birmanie a fait près de 23 000 morts et plus de 42 000 disparus. Ces chiffres sont loin d'autres estimations, notamment de celle d'une diplomate américaine à Rangoun qui craint plus de 100 000 morts. Depuis Genève, les Nations unies ont annoncé le lancement d'un appel de fonds à la communauté internationale pour assister pendant six mois 1,5 million de sinistrés.