Attaque à ParisLa clé USB trouvée chez le tueur fait froid dans le dos
Les enquêteurs ont découvert que Mickaël H. stockait des données concernant des dizaines de ses collègues policiers ainsi que des vidéos de décapitation.

L'inquiétude plane parmi les forces de l'ordre, après la découverte d'un élément-clé en lien avec la tuerie de la préfecture de Paris. Lors d'une perquisition menée au domicile de l'assaillant, les enquêteurs ont retrouvé une clé USB dont le contenu fait froid dans le dos, rapporte BFM TV. Parmi les données les plus inquiétantes retrouvées sur ce dispositif de stockage, figurait une liste de plusieurs dizaines de noms de policiers et leurs données personnelles.
Pour l'heure, on ignore si Mickaël H., qui était habilité secret défense, a diffusé ces éléments sensibles concernant ses collègues, écrit Le Parisien. Et si oui, à qui. Les enquêteurs cherchent désormais à savoir si le tueur avait l'intention de communiquer ces données à des cellules terroristes, ou à s'en servir d'une autre manière. «Ça fait tout de même froid dans le dos. On savait qu'il disposait de l'un des plus hauts niveaux d'habilitation de la préfecture. Ça veut dire qu'il était en capacité de savoir tout ou presque des agents qu'il côtoyait au quotidien», confie un de ses anciens collègues.
«C'est particulièrement anxiogène»
Guillaume Farde, consultant sécurité pour BFM TV, abonde: «Au-delà de la compromission du secret, ça crée une angoisse chez beaucoup de fonctionnaires des services de renseignements (...). C'est particulièrement anxiogène», relève-t-il. Dans cette ambiance plus que tendue, le syndicat Unité SGP Police-FO réclame que des mesures de protection des policiers soient prises. «On ne peut pas laisser 1 000 fonctionnaires de la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris baigner dans autant d'incertitude et autant de craintes», estime Yves Lefebvre, secrétaire général.
Dans cette clé USB, les enquêteurs ont par ailleurs retrouvé de nombreuses vidéos de propagande de l'EI, dont plusieurs images de décapitation. Un contenu qui vient renforcer la thèse de la radicalisation de l'assaillant. On sait par ailleurs que Mickaël H. était en contact «très étroit» avec un prédicateur musulman salafiste. Cet homme est dans le collimateur des autorités parce qu'il prône une pratique très rigoriste de la religion. «Pour autant, rien ne dit que ça a précipité son passage à l'acte», tempère une source proche du dossier, citée par Le Parisien.
(L'essentiel/joc)