Découverte scientifiqueLa dyslexie est-elle nichée au fond des yeux?
Une cause de la dyslexie se cache-t-elle au fond des yeux? C'est ce que pensent des chercheurs, qui espèrent pouvoir combattre les effets de ce trouble grâce à une lampe spéciale.

La cause de la dyslexie serait anatomique, selon les chercheurs.
«Nos observations nous permettent de penser que nous avons trouvé une cause potentielle de la dyslexie», affirme Guy Ropars, chercheur à l'université de Rennes, coauteur de l'étude parue mercredi dans la revue britannique Proceedings of the Royal Society B. Selon ces travaux, cette cause est anatomique et se niche dans une minuscule zone des yeux. Chez les personnes qui ne sont pas atteintes de dyslexie, cette zone n'a pas la même forme d'un œil à l'autre: il y a une asymétrie.
Le cerveau choisit donc le signal envoyé par l'un des deux yeux, le dominant, pour créer l'image que voit la personne. Chez les dyslexiques en revanche, la fameuse zone a la même forme dans les deux yeux et aucun des deux n'est donc dominant, selon l'étude. Cela pourrait être source de confusion pour le cerveau en créant des «images-miroirs» entre lesquelles il est incapable de choisir. Quand ils lisent, les dyslexiques souffrent d'un effet-miroir, en confondant par exemple les lettres b et d. «L'asymétrie est nécessaire pour éliminer l'image miroir, qui empêche une lecture normale si elle persiste comme chez les dyslexiques», ajoute M. Ropars.
Lampe «magique»
«L'existence des délais entre l'image primaire et l'image miroir dans les hémisphères opposés (de l'ordre de 10 millisecondes) nous a permis de mettre au point une méthode pour effacer l'image miroir qui gêne tant les dyslexiques», souligne M. Ropars. Cette méthode repose sur l'utilisation d'une sorte de lampe stroboscopique à LED, que les dyslexiques doivent utiliser lorsqu'ils lisent. Selon M. Ropars, certains des étudiants dyslexiques l'ont surnommée la «lampe magique».
Elle flashe à une fréquence invisible à l’œil nu mais calée sur le délai de quelques millisecondes entre l'image primaire et l'image miroir. «Il existe d'autres possibilités de traitement pour contrecarrer la trop grande symétrie, utilisant la plasticité du cerveau. Elles pourront probablement être adaptées par des médecins», affirme Guy Ropars.
(L'essentiel/AFP)
Au Luxembourg
Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé, environ 4 500 enfants et jeunes de l'enseignement fondamental et secondaire, soit 5% des élèves, souffrent de dyslexie au Luxembourg, bien qu'un recensement exhaustif n'existe pas.