Au cinéLa famille Verneuil est de retour, Christian Clavier se confie à «L'essentiel»
«Qu'est-ce qu'on a tous fait au Bon Dieu», suite très attendue, sort ce mercredi en salles. L'occasion d'échanger avec le chef de famille, incontournable, Christian Clavier.
- par
- Cédric Botzung

- «L’essentiel»: La grande famille Verneuil est de retour. Qu’est-ce que cela fait?
Christian Clavier: C’était marrant, car Philippe De Chauveron a très bien travaillé son scénario et il a beaucoup renouvelé. Il y a beaucoup d’acteurs et d’actrices en plus, sur l’affiche nous sommes 18, il y a des situations différentes. Toute la famille est réunie, y compris les parents des maris. Et il a ajouté un personnage, un Allemand, ça a été un régal de jouer avec lui. On a retrouvé un peu de la fraîcheur du premier film, c’est très réussi.
- Aviez-vous déjà incarné le même personnage sur une période aussi resserée?
Je l’avais fait pour «Les Visiteurs» ainsi que pour «Les Bronzés», mais il s’était alors écoulé plus de vingt ans.
- De votre présence dépendait la possibilité d’une suite.
Comme Philippe a écrit pour moi le premier, je lui fais confiance. Il sait que ce qu’il aime ça va plaire.
- Comment préparez-vous votre rôle?
Pour chacun de mes rôles, j’essaye de travailler beaucoup en amont, d’apprendre durant un mois le rôle avec un coach. Je veux arriver et être Verneuil et pas que vous voyiez un acteur jouer Vernueil. Souvent on me pose la question «y’a-t-il un peu de vous dans Vernueil ?». Je réponds «non». Je ne suis pas plus Vernueil que Napoleon, que Jacquouille la fripouille ou que Jérôme des Bronzés. Si vous le croyez, c’est formidable, c’est que j’ai réussi mon boulot.
- Et comment faites-vous évoluer le personnage?
Les situations évoluent, on croit que Claude Verneuil évolue, mais il n’évolue pas du tout. Il ne bouge pas.
- On imagine une vraie complicité avec Chantal Lauby.
Elle est formidable, c’est une partenaire de jeu extraordinaire. C’est des comiques ensembles, l’instinct de la respiration.

– Une famille d’acteurs et d’actrices est-elle née à travers ces trois volets?
Avant le fait de retrouver une famille, c’est surtout le fait de trouver un bon scénario, avec un bon rôle. Je n’ai pas besoin de me sentir en sécurité sur un tournage. Je suis ravi de rencontrer des gens nouveaux, comme je suis ravi de retrouver des partenaires que j’adore. C’est surtout l’écriture qui vous guide et vous supporte, c’est la colonne vertébrale du film.
- Le tournage a dû être assez particulier.
On a commencé par la scène qui se passait à Pékin. Nous étions dans un tout petit appartement avec 100 personnes, en plein Covid. C’était étrange.
- Imaginez-vous un autre volet à la saga?
Rien ne m’interdit de continuer, mais Philippe de Chauveron a écrit un autre très bon scénario, un film à sketches que j’aimerais faire avec lui. J’aime travailler avec lui en tant qu’auteur.

- Quels sont vos autres projets au cinéma?
Je viens de commencer le tournage d’une comédie avec Didier Bourdon, écrite par les auteurs des Tuche. Puis je vais faire un film en Belgique, à Gand, avec PEF. Je suis aussi en train d’écrire une série pour Canal+ tirée d’un livre qui s’appelle «Au Bon Beurre», et que je vais tourner au deuxième semestre 2023.
- On connait moins le Christian Clavier auteur.
Oui, c’est dommage d’ailleurs que le travail des scénaristes soit dans l’ombre, car il est tellement important. Ce sont les acteurs qui prennent la lumière. Alors que sans les scénaristes, il n’y a pas de films. J’écris depuis «Le Père Noël est une ordure» et «Les Bronzés». Une très longue collaboration avec Jean-Marie Poiré.
- Vous aviez réalisé «On ne choisit pas sa famille» en 2011. Va-t-on vous retrouver derrière la caméra?
Pas pour l’instant. C’est un travail passionnant, mais qui demande une énergie et un temps qui m’empêcheraient de faire trois films. Ce qu’on me propose me plait suffisamment.