Environnement – La faune et la flore des océans bientôt restaurées?

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EnvironnementLa faune et la flore des océans bientôt restaurées?

Selon une étude pleine d'espoir, les conditions sont réunies pour ressusciter la vie animale et végétale des océans durant les trois prochaines décennies.

Le nombre de baleines à bosse est notamment reparti à la hausse.

Le nombre de baleines à bosse est notamment reparti à la hausse.

Traités comme une décharge pendant plusieurs décennies, les océans de la planète s'avèrent remarquablement résistants. Selon une étude pleine d'espoir menée par un collectif international de chercheurs et publiée dans la revue Nature, les conditions sont réunies pour un rétablissement complet de la faune et de la flore perdue des océans d'ici à 2050. «Nous avons une fenêtre d'action étroite pour offrir un océan sain à nos petits-enfants, et nous avons les connaissances et les outils pour le faire», annonce Carlos Duarte, professeur de sciences marines à l'Université des sciences et technologies du Roi Abdullah (KAUST) à Thuwal, en Arabie Saoudite.

Les océans sont exploités par l'homme depuis des siècles, mais les effets négatifs de notre participation ne sont apparus clairement qu'au cours des 50 dernières années. Des poissons et d'autres espèces marines ont été chassés jusqu'à l'extinction, tandis que les marées noires et d'autres formes de pollution ont empoisonné les mers. L'influence croissante du changement climatique a entraîné le blanchissement des coraux et l'augmentation de l'acidité des océans.

Nombre de baleines à bosse en hausse

Cette nouvelle étude reconnaît l'ampleur du problème mais souligne également la remarquable résilience des mers, écrit le Guardian. En outre, les efforts de préservation des espèces et les mises en place de zones protégées donnent des signes encourageants. Depuis l'interdiction de la chasse commerciale, le nombre de baleines à bosse est reparti à la hausse. Par ailleurs, la proportion d'espèces marines considérées comme menacées d'extinction à l'échelle mondiale par l'Union internationale pour la conservation (UICN) est passée de 18 % en 2000 à 11,4 % en 2019. Ainsi, des tortues vertes ont été aperçues au Japon et des éléphants de mer aux États-Unis, par exemple.

«Nous savons ce que nous devons faire pour reconstruire la vie marine, et nous avons la preuve que cet objectif peut être atteint en trois décennies. Cela demande que nous accélérions nos efforts, et que nous les étendions à des domaines où ces efforts sont actuellement modestes», explique Carlos Duarte, professeur de sciences marines à l'Université des sciences et technologies du Roi Abdullah (KAUST) à Thuwal, en Arabie Saoudite. Des efforts certes coûteux: l'étude estime qu'il en coûtera 10 à 20 milliards de dollars (9,25 à 18,5 milliards d'euros) par an pour reconstruire la vie marine d'ici 2050, mais que pour chaque dollar investi, le rendement escompté serait de 10 dollars.

«Nous pouvons chan­ger les océans»

Les chercheurs ont identifié neuf composantes essentielles à la reconstruction des océans: les marais salés, les mangroves, les herbiers marins, les récifs coralliens, le varech (NDLR: mélange d'algues brunes), les récifs d'huîtres, la pêche, la mégafaune et les grands fonds. «Si l'on cesse de tuer la faune marine et qu'on la protège, elle revient. Nous pouvons changer les océans et nous savons que cela a du sens sur le plan économique, pour le bien-être de l'homme et, bien sûr, pour l'environnement», explique Callum Roberts, de l'Uni­ver­sité de York.

Les auteurs de l'étude sont bien conscients du fait que les gouvernements de la planète ont de nombreuses autres questions en tête en ce moment. Ils estiment cependant que le sauvetage des océans est un objectif tout à fait réalisable. «Ne pas relever ce défi et, ce faisant, condamner nos petits-enfants à un océan brisé n'est pas une option», conclut le professeur Duarte.

(L'essentiel/joc)

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