Énergie au LuxembourgLa fin des moteurs thermiques fait beaucoup parler
LUXEMBOURG – Le gouvernement critique la position allemande, tandis qu’une pétition réclame le maintien de l’essence et du diesel.
- par
- Joseph Gaulier

L'UE veut interdire la vente de moteurs à essence et au diesel en 2035.
«Nous sommes inquiets par rapport aux développements récents en Allemagne», indiquent les ministères de l’Environnement et de l’Énergie, après que Berlin a finalement décidé la semaine dernière de bloquer le texte interdisant la vente de voitures à moteurs thermiques en 2035. Ils cinglent au passage l’exécutif allemand: «Chaque pays a la possibilité de faire valoir ses arguments tout au long des négociations. Or, dans ce cas, la demande d’une partie du gouvernement allemand est de renverser les accords élaborés conjointement».
Le gouvernement luxembourgeois affirme que la fin de la vente des moteurs à essence et au diesel «n’est pas négociable». Il met en avant les engagements pour le climat, notamment l’Accord de Paris de 2015. Si la mesure «était affaiblie, cela obligerait le Luxembourg, comme les autres États membres, à mettre en place des mesures complémentaires au niveau national, plus coûteuses», avertissent les ministères.
Une alternative jugée peu efficace
Passer du thermique à l’électrique est un sujet sensible. Une pétition sur le site de la Chambre des députés a franchi en moins de cinq jours le seuil des 4 500 signatures impliquant la tenue d’un débat public. Dimanche, elle comptait plus de 6 700 paraphes! Le pétitionnaire met en avant les «carburants alternatifs», qui permettraient de limiter la pollution. C’est aussi l’un des arguments du gouvernement allemand, pressé par sa puissante industrie automobile.
Là encore, le gouvernement luxembourgeois ne se montre pas convaincu. «Pour que les carburants synthétiques soient réellement durables, il est indispensable qu'ils soient produits à partir de 100% de sources d'énergies renouvelables», glissent les ministères concernés. Avant d’évoquer une moindre efficacité. Actuellement, cette alternative ne serait «pas la solution miraculeuse» et ne serait «pas durable». Le débat ne fait que débuter, d’ici la théorique interdiction à la vente en 2035.