Selon l'OCDE – La fin des paradis fiscaux raviverait les tensions

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Selon l'OCDELa fin des paradis fiscaux raviverait les tensions

Une disparition des territoires à la fiscalité avantageuse contribuerait à intensifier la concurrence entre pays pour attirer les grands groupes internationaux, indique vendredi l'OCDE.

Le plan de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour lutter contre l'évasion fiscale (plan dit «BEPS») pourrait mettre fin aux paradis fiscaux mais ne fera pas disparaître la concurrence que se livrent les pays via leur fiscalité, a indiqué un responsable de l'institution. «S'il n'y a plus aucun paradis fiscal à zéro impôt, les pays seront obligés de rivaliser pour offrir les niveaux (de fiscalité) les plus attractifs» pour les entreprises, a souligné Pascal Saint-Amans, qui coordonne pour l'OCDE les négociations internationales sur le sujet.

«Le plan BEPS mettra un terme à une concurrence nocive (de la part des paradis fiscaux), mais la concurrence en terme de fiscalité continuera», a-t-il indiqué, cité par le groupe australien de médias Fairfax. «Certains pays pourraient s'efforcer d'apparaître plus attractifs en abaissant leur taux (d'imposition). Nous pensons que ce n'est pas un problème», a-t-il poursuivi - suggérant que, en l'absence de paradis fiscal, le combat serait plus équitable.

Les multinationales accusées de «vol»

Pascal Saint-Amans s'exprimait depuis l'Australie, où il se trouve à l'occasion d'un sommet des chefs d’État et de gouvernement du G20, ce week-end à Brisbane (est). Les réformes du système financier mondial, et en particulier la lutte contre l'optimisation fiscale, figurent au menu du sommet. Selon Canberra, les dirigeants y débattront de la façon de combler les failles qui permettent aux entreprises d'adopter des stratégies pour payer le moins d'impôts possible, ce qui coûte aux États des milliards de dollars. Cette pratique est revenue sur le devant de la scène après les révélations la semaine dernière sur le système d'évasion fiscale massif mis en place au Luxembourg au profit de multinationales comme Amazon, Apple, Ikea ou Verizon.

La vive polémique suscitée a accru la pression sur l'ancien Premier ministre luxembourgeois et actuel président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, lui aussi attendu à Brisbane. Le ministre australien des Finances, Joe Hockey, a donné le ton jeudi, en qualifiant devant des journalistes de «vol» les pratiques d'optimisation fiscales par les grandes entreprises mondiales.

(L'essentiel/AFP)

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