NuditéLa folie du Crazy arrive à Mamer
MAMER - La troupe du célèbre cabaret parisien Crazy Horse débarque pour la première fois au Luxembourg. Sept représentations au programme, où se mêlent sensualité et prouesses artistiques.

Un show à part, une signature unique. Spectacle de danse et de lumières, le Crazy Horse est un savant mélange de traditions et d'innovations. La troupe du célèbre cabaret parisien, en tournée mondiale, pose ses valises au Kinneksbond de Mamer, d'aujourd'hui à dimanche, pour sept représentations.
Le spectacle «Forever Crazy» reprend à la fois les classiques qui ont façonné la renommée du cabaret depuis 60 ans et des créations contemporaines comme «Crisis? What Crisis!», clin d'œil à l'hécatombe financière des subprimes. La série de tableaux est pensée comme un best of hommage au créateur Alain Bernardin.
Le numéro «God save our bareskin» ouvre ainsi le show parisien depuis 1989. Parmi les autres séquences qui ont construit la légende, «Leçon d'érotisme», cours d'effeuillage sur un canapé en forme de bouche, cadeau de Dalí (voir encadré).
Sur scène, une dizaine de danseuses, la plupart du temps seulement habillées par un jeu de lumières, partie intégrante de la chorégraphie. «C'est l'art de suggérer sans montrer», dit Andrée Deissenberg, directeur général. Exaltation du corps de la femme, ode à la sensualité... Pour le spectateur, un voyage sensoriel et esthétique. Pour les artistes, le Crazy est une «école» où il faut oublier ses fondamentaux et réapprendre à danser.
«C'est une formation difficile où les filles, pendant deux à trois mois, doivent apprendre le langage Crazy. Leurs accessoires sont créés sur mesure, leur coupe et leur style sont propres à chacune. Enfin, le jour de leur première est celui de leur baptême où on leur donne un nom de scène», dit Andrée Deissenberg.
Un Luxembourgeois gère le Crazy Horse en tournée
De Cactus au Crazy. Frank Paquet travaillait il y a plus de 15 ans comme acheteur pour l'enseigne commerciale nationale, avant de saisir l'opportunité de rejoindre le Cirque du soleil en Europe. Il ne quittera plus le milieu du spectacle.
Comme responsable de tournée, le Luxembourgeois a travaillé pour Holiday on ice, pour une troupe de flamenco, ou encore un orchestre philharmonique puis s'est engagé, il y a un an, avec le Crazy Horse. Sa mission: faire en sorte que «les contrats signés soient, au niveau opérationnel, bien respectés». Il gère les relations avec les partenaires et veille notamment à ce que les charmantes danseuses «soient bien protégées». «Personne d'étranger au spectacle ne doit circuler entre leur loge et la scène. À Paris, elles bénéficient d'un couloir séparé. En tournée, même si c'est plus difficile, il faut être vigilant.
Un nouveau marché
Tout comme elles doivent être ramenées en bus ou en taxi à leur hôtel après le spectacle», illustre le directeur, fier que la tournée s'arrête pour la première fois dans son pays.
Même si quelques problèmes y sont survenus concernant la pose d'affiches du spectacle jugées par endroits trop suggestives. «On approche un nouveau marché. S'il y a parfois quelques réticences, c'est dû à une méconnaissance. Quand on explique que ce n'est pas un show vulgaire de striptease mais un spectacle érotique avant-gardiste, il n'y a plus de souci!».
Mathieu Vacon
LE CHIFFRE
2 500 paires de bas, 500 litres de maquillage de corps, 300 rouges à lèvres spécialement fabriqués dans le ton «Rouge Crazy» sont utilisés chaque année par les 69 danseuses. Chacune possède six paires de chaussures fabriquées sur mesure.
«Forever Crazy», du 7 au 10 février, au centre culturel Kinneksbond à Mamer. Prix: à partir de 55 euros.
www.luxembourg-ticket.lu
Critères physiques stricts
Pour prétendre passer l'audition afin de devenir danseuse au Crazy, il faut répondre à des critères physiques bien précis. D'abord, mesurer entre 1,68 et 1,72 m. La proportion des jambes par rapport au buste doit être d'un tiers-deux tiers. Plus pointilleux, la distance entre les deux pointes de seins doit être de... 21 cm. Celle entre le pubis et le nombril de 13 cm. Ces critères n'ont pas changé depuis leur établissement par le fondateur, M. Bernardin. En outre, les futures danseuses doivent aussi être capables d'évoluer sur la petite scène du cabaret qui fait 6 m de longueur, 3 m de profondeur et 2 m de hauteur.