Soupçons de corruption – La fortune de Dassault a transité par le Luxembourg

Publié

Soupçons de corruptionLa fortune de Dassault a transité par le Luxembourg

Un comptable suisse, entendu par les juges enquêtant sur les soupçons d'achat de voix à Corbeil-Essonnes, leur a décrit comment il a remis pour 53 millions d'euros à l'industriel, selon la presse.

Selon les accusations d'un comptable suisse, ce sont pas moins de 53 millions d'euros qui auraient transité entre les différents comptes étrangers du milliardaire et sa mairie de Corbeil-Essonnes.

Selon les accusations d'un comptable suisse, ce sont pas moins de 53 millions d'euros qui auraient transité entre les différents comptes étrangers du milliardaire et sa mairie de Corbeil-Essonnes.

AFP

Le quotidien Libération et la radio France-Inter révèlent le procès-verbal d'audition dans lequel cet homme décrit le dispositif qui aurait permis à l'avionneur de recevoir à Paris de l'argent liquide depuis le Liechtenstein et la Suisse. Au centre du dispositif, une société financière genevoise, Cofinor, une chambre de compensation dont la spécialité était, selon une description faite il y a quelques mois par un enquêteur, d'envoyer «où vous voulez dans le monde votre argent que vous lui remettez en Suisse».

Le liquide que Gérard Limat dit avoir apporté à Serge Dassault était puisé sur des comptes au Liechtenstein, au Luxembourg ou en Suisse avant d'arriver sur les comptes genevois de Cofinor. Dès lors, Gérard Limat, entendu les 6 et 7 octobre par les enquêteurs, décrit la suite du circuit qu'empruntaient ces fonds, selon les deux médias. «Cofinor me donne un rendez-vous pas trop loin de l'Arc de Triomphe», le livreur «me remet un sachet en plastique "passe-partout" (Carrefour, Dior, Fnac, etc.), lequel contient l'argent en numéraire entouré de papier journal. Ce n'était que des liasses de billets de 100 euros».

Mise en examen pour «achat de votes»

«Je ne voyais jamais l'argent puisque j'allais directement au rond-point» des Champs-Elysées, siège du groupe, «je montais dans le bureau de Serge Dassault, je posais le sac dans un coin de son bureau et immédiatement, on parlait d'autre chose», a raconté Limat aux enquêteurs. Mis en examen pour complicité de financement de campagnes électorales et d'achat de votes et blanchiment, celui qui décrit Dassault comme un «ami» n'établit pas de lien entre ces livraisons d'argent liquide et l'achat présumé de voix à Corbeil-Essonnes entre 2008 et 2012, objet de l'enquête des juges financiers.

Serge Dassault, 89 ans, a été mis en examen en avril pour «achat de votes, complicité de financement illicite de campagne électorale» et «financement de campagne électorale en dépassement du plafond autorisé». S'il a reconnu des dons, il a toujours réfuté avoir acheté des voix d'électeurs aux municipales de 2008, 2009 et 2010. Sollicité lundi soir, son avocat n'a pas fait de commentaire.

(L'essentiel/AFP)

Ton opinion