Au Luxembourg : «La Gëlle Fra était ma tante», 3 anecdotes sur la statue centenaire

• Un historien prétend connaître l'identité du modèle

En 2015, l'historien Jean Wildschütz a affirmé que la femme qui a servi de modèle à la Gëlle Fra était la femme du boulanger, juste en face de l'atelier du créateur Claus Cito, à Bascharage. Une personne que l'historien local connaissait bien lui-même, car Suzanne Marx-Wildschütz, née le 2 septembre 1897, était sa tante.

Mais l'historien Jean Reitz, coauteur du livre «Claus Cito (1882-1965) : Une carrière en sculpture au Luxembourg», ne croit pas à cette thèse. Il estime ainsi que les photos de Suzanne Marx-Wildschütz ne correspondent pas à la Gëlle Fra. Claus Cito aurait en fait réutilisé pour la «Femme dorée» du Luxembourg un modèle de tête qu'il avait créé pour un monument à Bruxelles.

La Dr Sandra Camarda, historienne à l’Université du Luxembourg a consacré un chapitre à la Gëlle Fra, dans son ouvrage «“À nos braves“: les monuments aux légionnaires luxembourgeois entre conflit et réconciliation». Elle écrit notamment que la statue a fait l'objet de critiques dans la presse, peu après son inauguration.

Un journal dénonçait ainsi les «formes provocantes» de la Gëlle Fra, en parlant de «l'abomination éthique de cette figure de nudité ineffable». Selon un mythe urbain, les élèves de l'Athénée voisin auraient été dissuadés de passer sous la statue de peur d'être corrompus par ses formes voluptueuses.

En mai 1955, les différents éléments de la «Gëlle Fra» sont présentés dans le cadre de la Semaine de la Résistance, écrit le Luxembourg City Tourist Office (LCTO) sur son site Internet. Les différentes pièces disparaissent ensuite.

«En janvier 1980, deux fonctionnaires de la Ville de Luxembourg retrouvent la Gëlle Fra sous les gradins du stade Josy-Barthel, poursuite le LCTO. La reconstruction commence en décembre 1984, à la demande du gouvernement, et la statue retrouve sa place sur l’obélisque sur la place de la Constitution en mai 1985.