Jeux olympiques d'hiver – La lutte antidopage renforcée à Sotchi

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Jeux olympiques d'hiverLa lutte antidopage renforcée à Sotchi

Même si les dernières olympiades à Vancouver avaient été épargnés par les scandales, la lutte contre les tricheurs a été renforcée pour les Jeux en Russie, qui débutent dans quelques jours.

Tous les sports seront concernés par les contrôles antidopage, même si les épreuves d'endurance comme le ski de fond seront privilégiées.

Tous les sports seront concernés par les contrôles antidopage, même si les épreuves d'endurance comme le ski de fond seront privilégiées.

AFP

Le Comité international olympique (CIO) a prévu 2 453 contrôles antidopage pour les joutes russes, dont 1 269 contrôles dits «pré-compétition» - soit 400 de plus qu'à Vancouver -, c'est-à-dire entre l'ouverture du village olympique le 30 janvier et le moment où l'athlète rentre en lice. Ces contrôles, coordonnés par l'Agence antidopage russe (Rusada) peuvent être menés à n'importe quel endroit de la planète, là où se trouve l'athlète. Mais la grande majorité des contrôles seront faits à Sotchi, où les sportifs doivent s'attendre à subir des tests dès leur arrivée.

L'autre moitié aura lieu en compétition, afin d'essayer de s'assurer de l'intégrité des podiums. Les fédérations internationales de ski (FIS), de patinage (ISU) et de biathlon (IBU) suivent aussi les athlètes via leur passeport biologique, qui permet de soupçonner un recours au dopage en cas de variations anormales des valeurs sanguines. Finis les contrôles au hasard, la tendance vise désormais à mieux cibler les tests en fonction des risques et des indices. «C'est facile à dire, mais cela nécessite beaucoup de travail», souligne Richard Budgett, le directeur médical et scientifique du CIO. «Premièrement, il faut regarder pour chaque sport et chaque discipline quels sont les risques physiologiques et l'historique en matière de dopage. Puis aller plus en détails pour voir de quels pays émanent les cas, et cela nous donne une idée où il faut cibler les contrôles en fonction des résultats anormaux antérieurs», a-t-il ajouté.

Des cas de dopage en 2002 et 2006

Si aucun sport n'échappe aux contrôles au nom du «on-ne-sait-jamais», les efforts sont portés bien plus sur les sports d'endurance que sur le curling, par exemple. «Il y a un long historique d'athlètes ayant eu recours à l'EPO ou au dopage sanguin en biathlon et en ski de fond», rappelle Budgett. En 2002, à Salt Lake City, plusieurs médaillés avaient été «rattrapés» à l'Aranesp, la dernière EPO de l'époque, et à Turin en 2006, les Jeux avaient été secoués par la découverte d'un laboratoire de dopage sanguin dans le chalet des skieurs et biathlètes autrichiens.

«Nous surveillons aussi de près les sports de force, comme le bobsleigh», souligne le directeur médical du CIO. Le laboratoire antidopage des Jeux à Sotchi est une antenne de celui flambant neuf de Moscou. Or, celui-ci s'était retrouvé dans l’œil du cyclone cet automne. Après plusieurs manquements aux exigences de qualité, l'Agence mondiale antidopage (AMA) l'a obligé à passer sous la tutelle d'experts étrangers. Au final un mal pour un bien. «Durant la période des Jeux, il n'y aura pas un seul endroit dans le monde ayant plus d'expertise scientifique en matière d'analyses qu'à Sotchi», se félicite le directeur médical du CIO. Car l'imposante équipe dépêchée du laboratoire de Moscou sera épaulée par 18 scientifiques venus du monde entier et plusieurs directeurs d'autres laboratoires antidopage, d'Oslo à Montréal, en superviseront le fonctionnement.

(L'essentiel/ats)

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