VoyageLa magie des sakuras du printemps nippon
TOKYO – À partir de la mi-mars, le Japon vit au rythme de la floraison des cerisiers.
- par
- Jérôme Wiss
C’est un des moments qui fait la féérie du Japon. À compter de la mi-mars, et jusqu’à début mai dans certaines régions, l’archipel nippon vit au rythme de la floraison des cerisiers. Locaux et touristes écument les parcs pour prendre les meilleures photos de sakura, la fleur de cerisier japonais, et faire des selfies avec les arbres colorés de blanc ou de rose en toile de fond.
Surtout, c’est l’occasion d’aller faire la fête entre amis. Le «Hanami», mot composé des caractères signifiant «fleurs» et «regarder» déplace les Japonais des bars et restaurants vers les parcs. Là, de grandes bâches de plastique sont étalées sous les arbres en fleurs et on s’y assied, déchaussés, pour boire du saké ou de la bière en mangeant des sushis, gyozas et autres yakitoris.
Attention toutefois si vous allez au Japon pour les cerisiers en fleurs. Certains endroits, notamment à Tokyo, peuvent être bondés. C’est le cas du canal de Naka-Meguro. Bordé de part et d’autre de cerisiers, l’endroit est certes sublime quand ils sont en fleurs, mais sa popularité, dans la ville la plus peuplée du monde, le rend impraticable. La foule peut aussi devenir étouffante à Kyoto, même si l’ancienne capitale impériale resplendit au printemps.
Mais les sites sont nombreux. Inokashira, Ueno ou Shinjuku à Tokyo, Maruyama à Sapporo ou le château d’Osaka… Chaque ville du Japon possède ses «spots» pour admirer les cerisiers.
L'automne aussi flamboie
Le Gyoza, roi du pique-nique
La saison des cerisiers en fleurs est l’occasion pour la plupart des Japonais, et des touristes présents à ce moment, d’aller pique-niquer sous les cerisiers. Des foules de fêtards s’y retrouvent avec des victuailles achetées au kombini, les épiceries de quartier très présentes dans le pays. Si les sushis sont bien sûr présents, le gyoza, un ravioli frit d’origine chinoise, est très populaire. Pour le dessert, on prendra une glace ou un mochi parfumé aux fleurs de cerisiers. Et le tout sera bien arrosé de bières locales et de saké.

Une tradition millénaire
Aller admirer les cerisiers en fleurs est une tradition bien ancrée dans la culture japonaise. Le hanami se pratique depuis environ 1 300 ans, selon les historiens. À l’époque, au VIIIe siècle, les nobles s’installaient dans les jardins pour dire des poèmes en buvant du saké. Ils admiraient alors les fleurs de pruniers ume, qui fleurissent de nos jours plutôt fin février. L’empereur Saga (786-842) a adapté des traditions religieuses locales pour créer la fête de la contemplation des fleurs.
De la cour impériale, la coutume s’est étendue aux samouraïs et, plus tard, aux gens du peuple. Saké et victuailles faisaient déjà partie du rituel. Cette partie de la tradition n’a pas bougé. Les Japonais y ont simplement ajouté la prise de photos et de selfies avec leurs téléphones portables. La tradition s’est modernisée.
Aller au Japon, c'est vraiment si cher?
On imagine souvent le Japon comme un pays hors de prix. Il est vrai que les billets d’avion pour y aller, particulièrement au moment des cerisiers en fleurs, sont chers. Mais le coût de la vie sur place peut s’avérer moins élevé que prévu. En effet, le cours du yen est, en ce moment, particulièrement avantageux pour les touristes européens.
Pour un euro, on obtient plus de 140 yens depuis plusieurs semaines, alors que la parité de pouvoir d’achat se situe atour de 1 euro pour 100 ou 110 yens. En outre, si Tokyo est plus chère que le reste du pays, on pourra souvent manger pour pas cher, au Japon. Un bon ramen rassasie pour 700 ou 750 yens, par exemple. Comptez toutefois un petit budget pour les déplacements sur place.