INTERVIEW LISA BERG«La maladie n'arrête pas la musique»
LUXEMBOURG - La violoncelliste luxembourgeoise Lisa Berg lutte actuellement contre une leucémie. Tout en développant son art avec brio.

Foutu destin. Plus d'une année après avoir composé le morceau «Hope» pour l'édition 2014 du Relais pour la Vie, Lisa Berg se voit elle-même rattrapée par la maladie. Le 19 juin 2015, la musicienne luxembourgeoise apprend la terrible nouvelle. Elle est atteinte d'une leucémie aiguë. L'hospitalisation est immédiate. «Ce fut un choc. À vrai dire je ne m'y étais pas préparée», confie la musicienne. S'en sont suivies quatre semaines au CHL (Centre hospitalier de Luxembourg), deux séances de chimiothérapie et «une vraie difficulté à réaliser ce qu'il m'arrivait».
Toujours dans l'attente d'une greffe de moelle osseuse, la jeune femme de 36 ans a pu regagner son domicile aux côtés de sa petite fille de 5 ans, Sophie. Forte comme un roc, Lisa essaie tant bien que mal de vivre normalement, portée par les messages de soutien de ses fans, qu'elle tient régulièrement informés sur sa page Facebook. «C'est un moyen de rester en contact avec le monde extérieur. Je ne voulais pas que les gens aient des difficultés à en parler, ou entretenir un quelconque mystère. De toute façon, j'ai dû annuler un concert dès le soir même». En plus de tous les suivants.
Un premier album solo avant la fin de l'année
Un véritable crève-cœur pour cette artiste brillante, qui a su imprimer un vent de fraîcheur dans un univers somme toute assez classique. Sa collaboration avec Bertrand Cantat, en 2013, a attiré tous les regards, et l'originalité de ses projets n'a d'égale que sa passion pour la musique. Avec Lisa, les idées fusent. Attendues dans le futur, des collaborations avec le producteur d'électro luxembourgeois Sun Glitters, mais surtout un premier album solo qui sonne comme «l'accomplissement d'un rêve». «Je n'ai pas pu me rendre à Lennoxville, au Canada, pour participer au mixage du disque. C'est très frustrant , mais j'ai toute confiance en mon ingénieur du son».
Pas question pour Lisa de décaler la sortie du projet, prévu pour la fin de l'année. «La maladie n'arrête pas la musique», confie-t-elle. Signe de cette conviction, le clip de «Hope» montre la musicienne pratiquant délicatement son art, dans sa chambre d'hôpital. Plus de 20 000 vues ont accompagné cette réalisation. Toujours professeur à l'école de musique de Redange-sur-Attert, la violoncelliste donne déjà rendez-vous à ses élèves pour la rentrée 2016, et à son public «dès qu'elle le pourra». Qu'ils en soient convaincus, Lisa Berg n'est pas de celles qui perdent espoir.
(Thomas Holzer/Lessentiel)