Justice au Luxembourg: La maman de la petite Bianka condamnée à 30 ans de prison ferme

Sarah, la mère de la petite Bianka Bisdorff, portée disparue en 2015, a été condamnée à 30 ans de prison. Le verdict est tombé ce mercredi au tribunal de Luxembourg. La cour est donc allée beaucoup plus loin que le parquet, qui avait requis quinze ans de prison. «J'avais suivi le droit pénal belge, qui fait une différence entre le meurtre en connaissance de cause et la négligence envers un enfant», explique le représentant du ministère public. Toutefois, le code pénal luxembourgeois permet une peine de prison à vie, l'accusée étant la mère de la victime. Elle écope donc, finalement, de 30 ans de réclusion. «Je n'ai rien à objecter à ce jugement», ajoute le ministère public.

Comme aux audiences de décembre, l'accusée n'était pas présente. Pour le porte-parole de l'administration judiciaire, ce procès est une jurisprudence. Selon lui, c'est la première fois qu'une condamnation intervient alors que le corps de la victime n'a pas été retrouvé. «Je ne me souviens pas que cela se soit déjà produit au Luxembourg. Même à l'étranger, c'est inhabituel».

Le ministère public indique, dans un communiqué, que l'accusée a été condamnée sur base de l'article 401 bis. «Sur cette base elle aurait dû être condamnée à la prison à vie. Toutefois, la chambre de première instance ayant conclu qu'un délai raisonnable s'était écoulé, ''seulement'' 30 ans ont été retenus». L'homicide involontaire n'a pas été retenu. De plus, la condamnée doit payer plus de 32 000 euros de frais de justice.

La mère était poursuivie pour le meurtre de son bébé, qui avait disparu, en 2015, quelques jours après sa naissance. Son corps n'avait jamais été retrouvé, malgré d'importants moyens de recherche déployés. L'étang de Linger avait notamment été vidé, en vain. La condamnée a 40 jours pour faire appel du verdict.

Le procès s'était déroulé en décembre dernier et un enregistrement a peut-être fait basculer la décision de la juge. On y entend le colocataire de la mère dire: «Tu n'aurais pas dû tuer Bianka». Ce à quoi l'accusée a répondu: «Pourquoi?!». Un élément accablant pour une femme qui s'est, essentiellement, murée dans le silence pendant les audiences auxquelles elle a assisté.