Football allemandLa «meilleure défaite de l'année» sauve Löw
En Allemagne, les observateurs ont été indulgents à l'égard du sélectionneur, pourtant sur la sellette, et malgré la défaite contre la France (2-1).

Joachim Löw avait tenté des changements tactiques avant la rencontre.
Pour Joachim Löw, cette défaite fait du bien... L'Allemagne a été battue par la France (2-1), mais au terme d'une bonne prestation, avec sept joueurs de moins de 25 ans titularisés. Le sélectionneur sauve sa tête et a une base pour reconstruire en vue de l'Euro-2020. Paradoxalement, alors que la situation comptable de la Mannschaft n'a jamais été aussi désastreuse, les commentaires mercredi matin sont plutôt positifs.
«L'avenir dira si ce match aura marqué la naissance d'une nouvelle équipe d'Allemagne, mais cette formation a mérité qu'on lui redonne sa chance», écrit Kicker. «Le processus de rajeunissement, on l'a vu contre la France, est inéluctable. Löw, qui s'est accroché trop longtemps à son ossature de champions du monde 2014, s'en est aperçu juste à temps», poursuit le magazine spécialisé. Avec un humour grinçant, le grand quotidien Bild titre sur «la meilleure défaite de l'année». Mais le journal, qui l'avait descendu en flammes après la déroute 3-0, samedi, contre les Pays-Bas, rend mercredi hommage au coach: «Respect, pour un sélectionneur qui a eu l'humilité de reconnaître ses fautes et de les corriger. Beaucoup n'attendaient pas cela de lui».
Équilibre à trouver
Provisoirement, l'Allemagne fait donc semblant d'oublier que son équipe vient de perdre son sixième match, depuis le 1er janvier 2018. Un record historique puisque jamais encore la Mannschaft n'avait perdu plus de cinq fois dans une année calendaire. Et que sa survie en Ligue A des Nations ne tient qu'à un fil. Une victoire des Pays-Bas contre la France, le 16 novembre, condamnerait l'Allemagne à coup sûr.
«C'était une bonne performance, sur laquelle on peut construire», a de son côté déclaré Joachim Löw. «Mais ces jeunes joueurs doivent aussi être capables de jouer avec régularité à ce niveau, et parfois ça ne vient qu'avec l'expérience. Leurs performances sont parfois inconstantes». Car pour lui, en poste depuis douze ans, l'équilibre entre expérience et jeunesse reste un dogme. Et trois mois après le Mondial raté, il aura encore fallu la claque d'Amsterdam, où ses cinq champions du monde Neuer, Boateng, Hummels, Kroos et Müller ont bu la tasse, pour qu'il réagisse enfin.
(L'essentiel/afp)