Jean Dujardin – «La presse people ne me lâche plus, c'est l'enfer»

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Jean Dujardin«La presse people ne me lâche plus, c'est l'enfer»

L'acteur français Jean Dujardin assume sa célébrité, mais il regrette que la presse à scandales ne le laisse plus tranquille.

Le comédien de 43 ans assure être resté le même qu'à ses débuts.

Le comédien de 43 ans assure être resté le même qu'à ses débuts.

Keystone

À l'affiche de «Un + Une», de Claude Lelouch, dès le 9 décembre 2015 au cinéma, l'acteur français de 43 ans se confie sur le tournage du film qui s'est déroulé en Inde et sur sa vie en France.

Était-ce la première fois que vous alliez en Inde?

Jean Dujardin: Oui. J'ai été marqué par la pauvreté extrême là-bas. Malgré tout, les gens gardent le sourire. Pour eux, la vie dans le chaos doit continuer. Je regardais les pieds des gens. Ils étaient souvent pieds nus et avaient plein de blessures.

Vous jouez un personnage très cartésien et pas très spirituel dans le film. Est-ce aussi votre cas dans la vie?

Non. J'ai une spiritualité au quotidien. Ma foi, ma religion, je les applique simplement avec les gens. Être acteur c'est aussi être généreux. On donne énormément aux gens. La moindre des choses en tant que comédien, c'est d'être heureux et agréable sur les tournages et avec les gens. Dans la vie, il est important d'être poli et gentil avec les autres, mais je n'ai pas besoin de dogmes pour ça. J'aime aller dans les églises vides, tout comme passer du temps avec mes proches. Je ne suis pas aussi moqueur que mon personnage dans le film, mais dans la vie, j'ai une pudeur concernant ma spiritualité.

Comment vivez-vous votre célébrité?

J'ai besoin de trouver mon équilibre entre ma vie familiale et ma vie professionnelle. Il ne faut pas qu'il y en ait une qui bouffe l'autre. Quand je trouve cet équilibre, je suis le plus heureux des hommes. Ce qui me dérange, c'est cette presse people qui ne me lâche plus depuis deux ans. C'est insupportable. C'est un enfer absolu. Les paparazzi sont tout le temps en bas de chez moi pour avoir un scoop, alors que je n'ai rien à leur proposer quand je sors avec mon scooter. Ça n'a aucun intérêt. J'ai déjà dû faire plein de procès. On ne s'y fait jamais, vous savez. C'est comme une plaie béante qui ne se referme jamais.

Après avoir reçu un oscar pour «The Artist», avez vous envie de percer à Hollywood?

Non. J'ai eu un oscar, c'est formidable en effet. J'en suis très fier, mais ce n'est pas pour autant que je vais aller m'installer aux États-Unis. Je ne pense pas qu'un acteur français puisse devenir un acteur américain. Je suis heureux de tourner en France. J'aime jouer dans ma langue. Toutefois, je ne dis pas non à des projets de films américains pour des petits rôles sur trois jours de tournage, mais je me sens Français et j'ai besoin de rester dans mon pays. Je n'ai pas changé depuis mon oscar, parce que je ne voulais pas changer. Les gens croyaient que j'irais vivre aux États-Unis parce que tout d'un coup j'étais pote avec les Américains, et que j'allais choper la grosse tête. Non. On peut rester le même. En tous cas, je n'ai pas le sentiment d'avoir pris le melon. Si c'était le cas, mes proches me l'auraient dit. Je suis le même qu'à mes débuts, parce que je sais qui je suis depuis 43 ans. Je n'avais jamais espéré vivre un truc pareil quand j'étais ado. Il faut être heureux avec ce qu'on a. Il ne faut pas toujours vouloir plus et je ne veux pas plus. Je n'ai pas un train de vie de dingue. Je me méfie toujours du succès. Je ne me laisse pas embarquer par tout ça. J'ai encore plein de choses à apprendre.

(L'essentiel/Ludovic Jaccard)

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