Coronavirus au LuxembourgLa production agricole du pays s'adapte à la crise
LUXEMBOURG – Les agriculteurs ont fait face à une forte hausse de la demande puis ont dû adapter leur circuit de distribution, indique le ministre Romain Schneider.

Les agriculteurs ont connu une hausse de la demande pendant une brève période.
«Heureusement, les agriculteurs et viticulteurs poursuivent leur activité pendant la crise du coronavirus, ils peuvent continuer à produire, mais aussi à préparer la saison à venir», s’est réjoui Romain Schneider, ministre de l’Agriculture, joint par L'essentiel. Leur activité est jugée essentielle et leurs conditions de travail, généralement à l’extérieur et seul ou en petits groupes, n’est pas incompatible avec les règles sanitaires en vigueur. Ils ont cependant dû réaliser quelques adaptations.
Si les chiffres ne sont pas encore disponibles, les agriculteurs ont bénéficié «d’une forte hausse de la demande au début de la crise, à laquelle ils ont su faire face», indique Romain Schneider. Mais cette consommation frénétique «a changé les habitudes, certains produits ayant été très demandés». Le ministre a noté un intérêt pour la viande, «souvent mise dans le congélateur», pour les œufs et pour le lait, «mais plutôt le UHT au détriment du frais».
Certains acteurs ont connu un regain, comme les abattoirs. Ce qui peut «poser des problèmes de gestion de personnel, car le surcroît a été limité dans le temps. L’activité a déjà retrouvé un rythme à peu près normal». La situation ne signifie d’ailleurs pas que les agriculteurs touchent le jackpot, «puisque les prix sont en baisse sur les marchés pour le lait ou encore la viande de porc», détaille Romain Schneider.
Une réorientation nécessaire
Selon le responsable politique, la crise souligne «l’importance de disposer d’une production locale de qualité». Celle-ci reste au pays puisque le Luxembourg exporte «assez peu» ses denrées. Le ministre appelle d’ailleurs les consommateurs «à privilégier les circuits courts» et à «ne pas exagérer sur les quantités achetées, pour éviter les pénuries en magasins et le gaspillage alimentaire à la maison».
Si «toute la chaîne reste ouverte» sur les produits agricoles, les producteurs ont dû réorienter leur distribution, puisque les restaurants sont fermés et que l’industrie tourne au ralenti. À en croire Romain Schneider, il n’a «pas été trop compliqué d’un point vue organisationnel de basculer la distribution vers les commerces, même si certains acteurs ont eu un peu plus de mal». En plus des supermarchés, les productions ont été écoulées dans les petits commerces, sur les marchés et sur le site letzshop.
(Joseph Gaulier/L'essentiel)
Quand les restaurants rouvriront
Les agriculteurs devront massivement approvisionner les restaurants lorsqu’ils rouvriront, car ils ne disposeront plus de produits frais. Mais selon Romain Schneider, cela devrait se faire sans tension, «car l’annonce sera faite quelques jours avant l’ouverture effective», ce qui laissera le temps de s’organiser. Mais de toutes façons, «nous sommes encore loin de cette période», dit-il.