Concours en Italie – La revanche des femmes rondes

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Concours en ItalieLa revanche des femmes rondes

Miss «Bien en chair» a été élue samedi soir à Forcoli, un village toscan près de Pise. 30 concurrentes se sont affrontées dans la bonne humeur pour gagner la première place.

Angela Scognamiglio, «très émue», a emporté d'un fil le titre de Miss «Bien en chair» sur sa suivante grâce à son poids impressionnant de 170 kg. «Je suis très émue, j'ai l'impression d'avoir gagné au loto», a confié après son élection la jeune femme de 33 ans, originaire de Naples, qui l'a emporté sur 30 autres concurrentes, et notamment Cynthia Fernanda Pereyra, 26 ans, qui ne pèse «que» 169,5 kilos. Comme pour les 20 autres éditions, une seule condition était à remplir pour pouvoir s'inscrire au concours: faire plus de 100kg.

Après une journée entière passée dans un hôtel de la région à se pomponner avec maquilleurs et coiffeurs, les concurrentes ont défilé devant 2500 spectateurs: en robe, et pour celles qui le voulaient en sous-vêtements. Certaines se sont même livrées à un effeuillage à la Dita Von Teese. Moment crucial: la pesée sur une énorme balance rouge avec un grand cadran rond.

Faire face aux moqueries

Pas de prix pour récompenser les gagnantes (outre Miss Bien en chair: Miss Sympathie, Miss Fantastique, Miss Podium, Miss Tropmodel...), mais un gros gâteau à partager avec l'assistance. Et surtout un sérieux coup de pouce à leur estime, parfois bien malmenée par le regard des autres.

Marilena Amato, une jolie rousse, témoigne: «Quand on monte dans l'autobus, les gens se donnent des coups de coudes, se parlent à l'oreille et se moquent de nous, et c'est la même chose à la plage», soupire-t-elle. «Nous sommes victimes de fortes discriminations, c'est un peu comme si nous étions des citoyens de seconde classe», renchérit une autre participante, Antonia Bartolo, 37 ans, infirmière à Bergame (près de Milan, nord). Le concours est aussi «un beau divertissement, une occasion de connaître des personnes qui ont les mêmes problématiques que moi», ajoute-t-elle.

«Finalement ce concours, c'est une vitrine pour les grandes tailles», explique Gianfranco Lazzereschi, fondateur du concours, encadré par deux concurrentes. «Pourquoi ces deux femmes ne pourraient-elles pas défiler? Et pourquoi faut-il suivre obligatoirement les diktats de la beauté?» demande-t-il. «Cette manifestation est avant tout un divertissement et un jeu pour faire passer un message», conclut-il.

lessentiel.lu avec AFP

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