Manœuvres de l'arméeLa Russie se met en scène dans un «conflit armé»
Moscou a lancé lundi de grandes manœuvres militaires annuelles, mobilisant jusqu'à samedi 128 000 hommes dans le centre du pays, dont des militaires et des avions chinois.

Organisées essentiellement dans la région d'Orenbourg, frontalière du Kazakhstan, les manœuvres Tsentr-2019 impliqueront «plus de 20 000 engins militaires, environ 600 appareils volants et jusqu'à 15 navires», selon un communiqué du ministère russe de la Défense. En plus des soldats russes, des troupes venues de Chine, d'Inde, du Pakistan et de plusieurs pays d'Asie centrale doivent participer à ces manœuvres. Une vingtaine d'avions et d'hélicoptères chinois prendront notamment part aux exercices.
Ceux-ci se se basent sur un scénario dans lequel un pays indéterminé, converti à l'islamisme radical, entre en conflit avec la Russie. «Un État imaginaire émerge au sud-ouest de la Russie. Ses leaders partagent les idées extrémistes des organisations terroristes internationales. Ce pays imaginaire, possédant une armée développée, tente d'exercer une pression sur la Russie, y compris militaire», a expliqué la semaine dernière le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine. «L'escalade des tensions évolue finalement vers un conflit armé», a-t-il poursuivi, cité par l'agence officielle TASS, au cours d'un briefing.
Sur les frontières avec la Pologne et la Lituanie
La première phase des manœuvres sera consacrée à coordonner le commandement, repousser des attaques aériennes et mener des opérations de reconnaissance. Dans la seconde phase, la coalition internationale formée par la Russie dans ces exercices mènera des frappes massives contre l'ennemi, précise le ministère de la Défense. La Russie organise chaque année, au mois de septembre, de grandes manœuvres militaires. Les précédentes, organisées en Sibérie orientale et dans l'Extrême-Orient russe, avaient mobilisé 300 000 hommes et tout l'arsenal moderne de l'armée russe, dont les missiles Iskander, capables de transporter des ogives nucléaires.
L'année précédente, les exercices nommés Zapad-2017 («Ouest-2017») s'étaient déroulés près de la frontière avec la Lituanie et la Pologne, provoquant la fureur de l'OTAN et de plusieurs pays européens qui avaient dénoncé une provocation.
(L'essentiel/afp)