La Suisse et les USA ne veulent rien lâcher
Berne défend bec et ongle son secret bancaire, à trois jours d'un procès à Miami où la banque UBS pourrait être mise en demeure de révéler les noms de 52 000 clients soupçonnés de fraude fiscale.

UBS est un établissement financier, leader du marché en Suisse pour les particuliers et les entreprises.
Après avoir longtemps affiché une réserve toute helvétique sur le dossier, Berne et les responsables de la première banque suisse sont montés au créneau ces derniers jours. "UBS va très clairement respecter le droit suisse", a ainsi martelé le nouveau président de l'établissement zurichois, Kaspar Villiger.
Pour cet ancien ministre des Finances et président de la Confédération, la banque "ne va pas faire de concession" dans l'affaire qui l'oppose à la justice américaine. "Il ne s'agit plus d'un simple conflit entre les autorités fiscales américaines et UBS, (mais) aussi de la relation entre deux États", a-t-il souligné.
Les biens d'UBS aux États-Unis sous tutelle?
Lors d'un récent voyage aux États-Unis, la ministre de l'Économie Doris Leuthard a rappelé à ses interlocuteurs américains que le droit helvétique devait tout autant être respecté que le droit américain.
À trois jours du procès qui doit s'ouvrir devant le tribunal du district de Miami, en Floride, Berne a prévenu que la Confédération prendra "toutes les mesures nécessaires", y compris en procédant à la saisie des données, pour empêcher UBS de livrer aux services fiscaux américains (IRS) des informations sur ses clients.
Contre-attaquant, le juge américain Alan Gold, chargé du dossier UBS, a demandé aux autorités de Washington de clarifier les mesures qu'elles sont prêtes à prendre face à la résistance helvétique. Le gouvernement américain devra ainsi voir s'il est envisageable de saisir ou de placer sous tutelle les biens d'UBS aux États-Unis, a indiqué M. Gold.
lessentiel.lu avec AFP
Au centre de cette affaire figurent les informations sur 52 000 contribuables américains ayant ouvert des comptes "offshore" en Suisse pour 14,8 milliards de dollars, afin d'échapper au fisc.
L'enjeu est de taille pour UBS qui sort d'une année noire. La banque a perdu en 2008 quelque 20,9 milliards de francs suisses (19,1 milliards de dollars) en raison de ses engagements hasardeux dans les produits financiers à risque.