Logement au Luxembourg – La TVA dans le bâtiment inquiète les artisans

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Logement au LuxembourgLa TVA dans le bâtiment inquiète les artisans

LUXEMBOURG – La Fédération des artisans s'est prononcée ce vendredi pour des adaptations concernant les nouveaux taux de TVA en matière de logement locatif.

Le président et le secrétaire général de la Fédération des artisans redoutent une baisse de l'activité et de l'emploi dans la filière du bâtiment.

Le président et le secrétaire général de la Fédération des artisans redoutent une baisse de l'activité et de l'emploi dans la filière du bâtiment.

L'essentiel/Mathieu Vacon

La filière du bâtiment a exprimé ses inquiétudes ce vendredi matin, sur l'augmentation à venir de la TVA sur le logement locatif. Le passage de 3 à 17% de TVA pour la création de logements locatifs, prévu dans le projet de budget de l'État, est dénoncé. Cette hausse est programmée après une période de transition de deux ans pour les projets qui sont actuellement en cours, précise la fédération. Mais «le fait que le gouvernement veuille promouvoir la création de logements locatifs en augmentant la fiscalité sur ce genre d'investissement semble difficile à suivre», affirme-t-elle. Et de craindre un «risque que cette mesure mènera à une augmentation des prix et des loyers ainsi qu'à une diminution de l'activité et de l'emploi dans la filière du bâtiment».

Hausse du travail au noir?

Dans le pire des scénarios, 600 emplois pourraient être menacés, évalue Romain Schmit, secrétaire général de la fédération des artisans (6 300 entreprises, 80 000 salariés, 20 000 emplois créés ces dix dernières années). Et de détailler son calcul: «Le ministre des Finances estime à 60 millions d'euros les recettes supplémentaires. Sachant qu'un emploi stable équivaut à 100 000 euros de chiffre d'affaires, en faisant la division…».

Autre crainte, celle d'une recrudescence du travail au noir, alors que le phénomène avait reculé «justement grâce au taux de TVA super réduit», poursuit Romain Schmit.
Si la fédération se satisfait de la conservation du taux de TVA super réduit pour les travaux de rénovation et d'assainissement énergétique des habitations, elle considère tout de même qu'il faudrait l'élargir à l'ensemble des bâtiments existants et non la limiter à ceux ayant plus de 20 ans.

«Il n'y a pas de terrains!»

Les particuliers devront aussi payer plus pour leur résidence principale, «contrairement aux affirmations du gouvernement», taclent les artisans. Le maintien d'un taux de 3% de TVA est ainsi limité à un plafond de 50 000 euros, ce qui représente un investissement de 357 142 euros hors terrain. Au dessus, la TVA appliquée sera de 17%. La fédération propose de doubler le plafond de 50 000 euros, «pour rester en phase avec les réalités du marché du logement».

Mais dans le même temps, le paquet d'avenir du gouvernement prévoit l'investissement de près de 600 millions d'euros dans le programme pluriannuel de construction d’ensemble de logements subventionnés d'ici 2025. Une manne pour le secteur? Si cela aboutit effectivement, doute le secrétaire général. «Nous sommes en contact avec le ministère du Logement; il y a des projets, mais pas de terrain!», balaie Romain Schmit. Sans compter les blocages posés par les plans sectoriels, qui selon lui freine la prévisibilité des communes et des entreprises en matière de création de logements.

(Mathieu Vacon/L'essentiel)

La fédération contre une fusion

La Fédération des artisans rejette la perspective d'une fusion entre les chambres professionnelles patronales (Chambre de commerce et Chambre des métiers). «La qualification et l'expérience du chef d'entreprise jouent un grand rôle dans l'accès au métier», observe la fédération, qui estime que «les spécificités propres à l'artisanat risqueront de s'éroder dans une grande chambre des employeurs, de sorte à ce que le «modèle artisanat» dans sa forme actuelle risquerait d'être remis en question».

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