Pauvreté et sécurité: La ville de Luxembourg veut interdire la mendicité

«S’il est normal que chacun dorme sous un toit, il est aussi normal que les accès soient libres pour les gens qui viennent travailler ou faire des achats», explique Maurice Bauer (CSV), échevin dans la capitale. Lors du prochain conseil communal, le 27 mars, la majorité DP-CSV va proposer d’interdire la mendicité dans certaines rues du centre-ville, de Bonnevoie et du quartier de la Gare, entre 7h et 22h.

Une interdiction plus globale «aurait été contraire au droit européen», affirme Laurent Mosar (CSV). Selon lui, l’esprit de la nouvelle règle est de «s’attaquer à la mendicité organisée, qui devient de plus en plus insupportable». Environ 200 mendiants seraient dans les rues de la capitale, «mais cela varie en fonction des saisons», glisse l’échevin.

La majorité se défend de proposer une mesure inhumaine. «Nous avons énormément investi dans l’offre sociale. Il y a de la place pour tous les sans-abri et de la nourriture leur est proposée», justifie Maurice Bauer. L’opposition est vent debout contre la mesure: «Nous ne pouvons pas soutenir cela. Il faut lutter contre la pauvreté, pas contre les pauvres», dénonce le conseiller communal François Benoy (Déi Gréng), qui pense que la mesure «compliquera le travail des services sociaux».

L’écologiste estime que la loi est «uniquement symbolique», avant les élections communales du 11 juin, et la juge «inapplicable». Concrètement, si la décision émane de la commune, «ce sera à la police de constater et de sanctionner les infractions», éclaire Maurice Bauer.