Délinquance au Luxembourg – «La violence naît de la frustration sociale»

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Délinquance au Luxembourg«La violence naît de la frustration sociale»

LUXEMBOURG – Depuis plusieurs années, les agents des CFL et les policiers font face à une hausse des agressions verbales ou physiques. «L'essentiel Online» s'est penché sur ce phénomène.

Un agent des CFL blessé à la tête par une pierre lancée sur le parking de la gare d’Ettelbruck. Cette agression, survenue jeudi dernier, est le dernier exemple en date d’un phénomène loin d'être isolé et qui touche non seulement les agents des Chemins de fer, mais également les policiers. Un phénomène en hausse et observé depuis quelques années qui fait dire aux porteurs d'uniforme qu'ils sont devenus «une cible» au lieu de représenter l'autorité. Pour expliquer ce phénomène, CFL et ministère de l'Intérieur évoquent principalement «des faits de société», «une évolution des comportements» ou «un manque de cohésion sociale» dont seraient victimes les fonctionnaires. Évolution qui serait en hausse constante depuis plusieurs années.

Un point de vue que confirme partiellement Georges Steffgen, professeur de psychologie sociale et du travail, à l’Uni. «Il est vrai que certains groupes d'individus, notamment des jeunes en marge de la société, n'ont pas fait l'apprentissage du respect envers les institutions, notamment la police, et que ces individus n'ont pas non plus appris à réagir face à la frustration dans laquelle ils se trouvent. Une frustration née de leur situation sociale, principalement, et qui peut se cumuler avec des problèmes d'alcool. De manière générale, la réponse agressive est une réponse qui s'impose pour un individu face à une situation qui lui échappe».

Allier répression et prévention

Réelle ou supposée, la violence accrue contre les représentants de l'autorité au Luxembourg inquiète les autorités. Les CFL adaptent ainsi leur «plan de lutte» contre les agressions, un plan déjà en vigueur, tandis que le ministère de l'Intérieur réfléchit à un plan d'action dont les mesures concrètes devraient être présentées «avant le début de l'été», selon Andrée Colas, directrice de la Sécurité publique. À noter que Jean-Marie Halsdorf, ministre de l'Intérieur, travaille également en partenariat avec le ministère de la Justice pour évaluer le besoin «d'éventuelles évolutions législatives».

Rendues nécessaires par l'évolution des comportements de certains citoyens, les réponses en cours d'élaboration comportent plusieurs volets. «Nous réfléchissons sur différents axes, que ce soit l'ajout de nouvelles caméras de surveillance, un travail plus étroit avec la police ou de mieux former notre personnel pour désamorcer le conflit. Mais nous insistons aussi beaucoup sur la prévention auprès des plus jeunes, indique Doris Horvath, responsable de la sécurité au sein des CFL. Tout ceci est lié, c'est un ensemble indissociable et qui ne fonctionne pas autrement».

Jean-Michel Hennebert/L'essentiel Online

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