«L’amour, c’est une quête éternelle»
Son premier album éponyme est sorti le 23 février. Même si elle n’a aucun lien avec la Belgique, Claire Denamur sera en vedette au Festival Saveurs culturelles du monde.

Claire Denamur est une Française née en région parisienne, mais a passé 10 ans aux États-Unis, avant de débarquer à Bordeaux. (dr)
L’essentiel: Claire Denamur, c’est votre nom de scène?
Claire Denamur : Non, c’est mon vrai nom. Rien à voir avec Namur, ni avec la Belgique.
Votre géographie personnelle est un peu compliquée à suivre…
Je suis bordelaise d’adoption depuis deux ans. Mais je suis née et j’ai vécu en région parisienne, avant de partir aux États-Unis où j’ai résidé avec mes parents de 5 à 15 ans. Ma mère est argentine d’origine ukrainienne, mon père est franco-néerlandais.
Vous vous y retrouvez?
Pas toujours! Avec l’âge (NDLR: elle a 25 ans), c’est plutôt le côté latin de ma mère qui prend le dessus. J’ai le caractère féminin typique des Argentines.
C’est-à-dire?
J’ai un caractère bien trempé et très indépendant.
La petite histoire dit que vous devez d’être chanteuse à votre professeur de musique d’un collège américain…
Oui, elle s’appelait Mme Yaeger. À l’âge de 12 ans, elle m’a fait découvrir ma voix. Je n’ai jamais pensé à cette époque que cela pourrait être ma voie. Avant de la connaître, je ne chantonnais jamais, pas plus que je ne sifflotais. Sa rencontre a été décisive pour moi.
C’est de votre jeunesse collégienne aux États-Unis que date votre envie d’être chanteuse?
Pas du tout! Je n’ai jamais pensé que je pouvais le devenir. Un mois avant d’être contactée par mon manager, qui m’avait découverte sur MySpace, je ne pensais absolument pas à la musique. J’étais serveuse dans un restaurant à Bordeaux et je tournais en rond. Du haut de mes 22 ans, je me demandais ce que j’allais faire de ma vie. Je ne voulais pas être serveuse toute ma vie, c’était la seule certitude. Une nuit, je me suis interrogée: qu’aimes-tu faire? Que sais-tu faire? Même si mon entourage me prêtait un joli brin de voix et un sens de la rythmique à la guitare, je ne rêvais pas de musique. Simplement, la tête cachée dans les bras, j’avais peut-être déjà pris une pseudo-décision. Tout s’est précipité grâce à la chanson «Ah les hommes» que j’avais déposée sur MySpace.
Les hommes, ils en prennent pour leur grade dans vos chansons… Ils sont même décrits comme des princes charmants qui se transforment en crapauds…
Cette chanson, je ne l’ai pas écrite. Elle est de Pierre-Dominique Burgaud. Mais j’assume et je revendique de la chanter. Dans toutes celles que m’a proposées Pierre-Dominique, c’est vraiment celle sur laquelle j’ai craqué. C’est vrai que dans toutes les rencontres, il peut y avoir parfois de mauvaises surprises. Mais dans l’amour, même s’il se termine mal, il y a toujours du bon. Et même parfois de l’excellent.
Quels rapports entretenez-vous avec les hommes?
Mais je les aime et j’éprouve pour eux beaucoup de reconnaissance et de gratitude. «Ah les hommes» est mon ode à la gente masculine même si parfois il arrive qu’ils nous fassent souffrir, nous les femmes. Mais la réciproque est vraie également.
L’amour, c’est important pour vous?
Important? Non, c’est capital! L’amour, c’est ce qu’il y a de plus grand et de plus beau. C’est une quête éternelle. Jusqu’à la fin de mes jours, l’amour est un sentiment qui m’obsédera. Et je suis certaine que nous ne sommes pas creux si nous éprouvons quelque chose.
Votre premier album vient de sortir. Dans quel état d’esprit êtes-vous?
Je suis à la fois excitée et anxieuse. Excitée parce qu’il me permet d’entrer en contact avec des tas de gens. Anxieuse parce que je ne sais pas si j’arriverai à faire mon trou. Pourquoi moi plus qu’un autre artiste? C’est une grande période de doute et de remise en question.
Sur scène, vous doutez aussi…
En général, les cinq premières minutes sont atroces, mais après, ça va beaucoup mieux. Je retrouve une certaine légèreté qui me correspond parfaitement. Je ne suis ni Brel, ni Brassens, ni Piaf… Mais sur scène, je me sens vraiment moi!
Certains disent que vous êtes une séductrice? Vous confirmez?
Ce n’est pas comme cela que je me définis même si beaucoup de mes amis pensent que j’ai une âme de séductrice. Mais je ne suis pas une femme à hommes. J’ai besoin d’être appréciée, aimée et je ne supporte pas l’idée de me savoir des ennemis. Pour me qualifier, je dirais plutôt que je suis avenante et prévenante. Je fais tout pour que mes proches se sentent bien. Et dans mes proches, il y a le public.
Recueilli par Denis Berche
Claire Denamur, "le prince charmant"