SoudanL’armée suspend les négociations de cessez-le-feu
Les négociations menées en Arabie saoudite pour une trêve entre l’armée soudanaise et les paramilitaires ont été suspendues.

Le Soudan traverse une période troublée.
L’armée a bombardé mercredi les paramilitaires à l’artillerie lourde, à Khartoum, après s’être retirée des négociations menées sous l’égide des États-Unis et de l’Arabie saoudite pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire au Soudan menacé de famine.
Dans le nord et dans le sud de la capitale, les bases des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, ont été sous le feu des canons de l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, rapportent des habitants à l’AFP.
«Il y a des tirs d’artillerie lourde depuis les bases de l’armée» dans la banlieue nord, a affirmé l’un d’eux, au 47e jour d’une guerre qui a déjà fait plus de 1 800 morts selon l’ONG ACLED. Un autre a fait état de «bombardements de l’artillerie de l’armée sur le QG des FSR à al-Salha, dans le sud de Khartoum». Ce QG, le plus grand des paramilitaires dans la capitale, renferme une bonne part de leur arsenal.
«Hôpitaux et maisons occupés»
Peu avant à Jeddah, en Arabie saoudite, les émissaires du général Burhane avaient «suspendu les négociations» en cours depuis près d’un mois, pour un cessez-le-feu censé ouvrir des passages aux civils et à l’aide humanitaire.
L’armée a pris cette décision «parce que les rebelles n’ont jamais appliqué un des points de l’accord de trêve temporaire qui prévoit leur retrait des hôpitaux et des maisons», a expliqué à l’AFP un responsable gouvernemental soudanais.
Depuis le début de la guerre, le syndicat des médecins dénonce l’occupation de plusieurs hôpitaux par des belligérants. Mercredi, le ministère de la Santé a annoncé la fermeture de neuf hôpitaux d’al-Jazira, l’État qui borde Khartoum au sud et accueille des dizaines de milliers de familles déplacées, «à cause de la présence des FSR autour qui menace les soignants et l’approvisionnement des établissements».
Les trois quarts des hôpitaux dans les zones de combat sont hors d’usage, selon le syndicat des médecins. Les autres doivent composer avec des réserves quasiment vides et des générateurs à l’arrêt faute de carburant.
À Khartoum, de nombreux habitants racontent avoir été chassés de leur maison par des membres des FSR. Ou avoir appris par leurs voisins, après avoir fui, que des paramilitaires s’y étaient installés pour y vivre ou en faire un poste de combat.