Explosion à LiègeLe bilan final pourrait atteindre les 20 morts
Le bilan de l'explosion de gaz, qui a ravagé un immeuble en plein Liège a atteint jeudi neuf morts, et pourrait s'élever à 15 ou 20 victimes, alors que les secours fouillent toujours les décombres.

L'effondrement d'un immeuble vétuste, soufflé mercredi par la déflagration, est d'ores et déjà la plus importante catastrophe en Belgique depuis celle d'une conduite à haute pression dans la zone industrielle de Ghislenghien (ouest) qui avait fait 24 morts et 132 blessés le 30 juillet 2004.
"J'ai cru que c'était un tremblement de terre. C'était un enfer, il y avait des gens en sang partout", a raconté une habitante. Du numéro 18 de la rue Léopold, où l'explosion est survenue peu avant 02h00 mercredi matin en plein quartier historique de la ville, il ne restait plus jeudi qu'un amas de poutres enchevêtrées, de briques, et de verre brisé. La façade, qui avait tenu le coup, s'est finalement effondrée elle aussi cinq heures après l'explosion. Un premier bilan avait fait état d'une vingtaine de blessés.
Dizaine de personnes qui ne donnent pas de nouvelle
Mais dans la nuit de mercredi à jeudi, les pelleteuses n'ont plus sorti que des cadavres, dont certains brûlés par l'incendie qui avait embrasé l'immeuble. En fin d'après-midi, seuls trois corps avaient été identifiés, selon le parquet de Liège.
"Nous avons maintenant neuf corps retirés des décombres, mais il pourrait y en avoir plus. Il y a des indications qu'il pourrait y avoir de 15 à 20 victimes", a déclaré devant la Chambre des députés la ministre de l'Intérieur, Annemie Turtelboom.
"Il y a une dizaine de personnes dont nous sommes sans nouvelles", a annoncé pour sa part le maire de la ville, Willy Demeyer. "Etaient-ils tous là, dormaient-ils chez des amis ou au contraire avaient-ils des invités dans leur appartement?", s'interroge le porte-parole de la municipalité, Pierre Reuter.
Recherche à la main
Parmi les personnes portées disparues figurent quatre amis originaires de Hannut, une petite ville située à une trentaine de kilomètres de Liège, dont une jeune professeur de français. Pour la dizaine de familles qui se sont manifestées et qui ont été prises en charge par une cellule psychologique, l'attente pourrait encore durer plusieurs jours.
Les excavatrices ont en effet dû être arrêtées à l'aube, par crainte que les immeubles voisins ne s'écroulent à leur tour comme des châteaux de cartes. Les secouristes ont repris leurs recherches, mais uniquement à la main et à l'aide de pelles.
lessentiel.lu avec AFP
Le Premier ministre, Yves Leterme, et plusieurs de ses ministres se sont rendus sur les lieux, qui avait reçu la visite dès mercredi du roi Albert II. La priorité est toujours de rechercher les victimes et de reloger la centaine de personnes dont les logements seront inhabitables pendant plusieurs semaines.
La justice devra ensuite établir les causes de l'explosion. Un habitant de l'immeuble avait signalé samedi une odeur de gaz, mais les pompiers n'avaient rien relevé d'anormal. La catastrophe pourrait être due à une imprudence, à un accident ou encore à une tentative de suicide, ont souligné des responsables.