En Grèce – Le budget 2016 adopté à une courte majorité

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En GrèceLe budget 2016 adopté à une courte majorité

Le parlement grec a adopté dans la nuit de samedi à dimanche le premier budget du gouvernement d'Alexis Tsipras, un texte qualifié de «rude» par le ministre des Finances lui-même.

Le budget prévoit une croissance zéro en 2015 et une contraction de 0,7% en 2016.

Le budget prévoit une croissance zéro en 2015 et une contraction de 0,7% en 2016.

AFP

«Personne ne peut se réjouir de ce rude budget», a ainsi déclaré Euclide Tsakalotos peu avant le vote, qui a vu le texte approuvé par 153 députés sur 300, tous membres de la coalition au pouvoir, Syriza (gauche radicale, le parti de M. Tsipras) et Grecs indépendants (souverainistes de droite). Le Premier ministre Tsipras lui-même a jugé que ce budget était «un exercice difficile», mais, a-t-il assuré, «derrière les chiffres, tout le monde peut voir l'effort désespéré (du gouvernement) pour soutenir les classes laborieuses».

Ce budget tient compte des sévères mesures que M. Tsipras a dû accepter des créanciers du pays, UE et FMI, au mois de juillet, en échange d'un plan d'aide de 86 milliards d'euros, le troisième en cinq ans, alors qu'il avait justement obtenu le pouvoir en janvier sur la promesse qu'il débarrasserait la Grèce de ces plans d'aide asphyxiants. Le gouvernement Tsipras a ainsi dû accepter une nouvelle réforme des retraites, de faciliter les saisies immobilières des ménages endettés, deux mesures qui lui ont valu deux grèves générales en moins d'un mois en novembre et décembre, et de voir sa majorité au parlement, déjà courte, se réduire encore de deux députés, à 153 sur 300.

Le leader par intérim de l'opposition, Yiannis Plakiotakis (Nouvelle Démocratie, conservateurs) a estimé lors du débat samedi soir que le gouvernement allait «transformer les retraites en pourboires», et que le budget dans son ensemble était «anti-croissance» et «socialement injuste». Sur les 298 députés présents, 145 ont voté contre. Le budget prévoit une croissance zéro en 2015 et une contraction de 0,7% en 2016, des chiffres plus optimistes que ceux de la Commission européenne. Celle-ci prévoit une baisse de 1,3% en 2016. Son chiffre pour 2015 est actuellement de -1,4%, mais le représentant de la Commission dans les discussions avec Athènes, Declan Costello, a déclaré lundi qu'elle pourrait réviser cette prévision à la hausse, à zéro également.

(L'essentiel/AFP)

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