Le cas Dylan Thiry ne fait pas de vagues au Luxembourg

Publié

«Influvoleurs»Le cas Dylan Thiry ne fait pas de vagues au Luxembourg

LUXEMBOURG/PARIS – Accusé de trafic d'enfants et dénoncé à la justice française, l'influenceur luxembourgeois Dylan Thiry ne fait l'objet d'aucune enquête judiciaire au Grand-Duché, où le débat sur les dérives des influenceurs peine à émerger sur le plan institutionnel.

Thomas Holzer
par
Thomas Holzer
Dylan Thiry s'est lancé dans des projets humanitaires, mais le sérieux de ces initiatives interroge.

Dylan Thiry s'est lancé dans des projets humanitaires, mais le sérieux de ces initiatives interroge.

Accusé de trafic d'enfants après la révélation d'enregistrements audio accablants, l'influenceur luxembourgeois Dylan Thiry est actuellement au cœur d'une tempête médiatique, qui pourrait rapidement rebondir sur le plan judiciaire et politique.

Considérant l'extrême gravité des faits imputés au jeune homme de 28 ans, un signalement a été effectué au procureur de Paris par deux députés français, en plus de susciter un débat chez nos voisins sur l'encadrement des activités des influenceurs, nouvelles idoles de la jeunesse dont les initiatives échappent pour l'instant à toute régulation.

Au Luxembourg, pays d'origine de Dylan Thiry, l'affaire ne semble pourtant pas faire de vagues sur le plan institutionnel. Pas même une vaguelette. «Jusqu'à présent, il n'y a pas eu de plainte pénale dans ce contexte ici au Luxembourg», glisse ainsi le parquet pour le volet judiciaire, renvoyant au suivi effectué par les autorités françaises.

La chasse aux «influvoleurs»

Fort de deux millions d'abonnés sur Instagram, Dylan demeure pourtant particulièrement suivi dans le pays qui l'a vu grandir, au même titre qu'une autre poignée d'influenceurs et influenceuses, actifs notamment dans le domaine de la mode.

Le cas de l'ex-candidat de Koh-Lanta serait pourtant le seul particulièrement sulfureux en lien avec le Grand-Duché. Depuis plusieurs mois, Dylan entretient une véritable guerre médiatique avec le rappeur Booba, qui s'est lancé dans une chasse aux arnaques des «influvoleurs» – les échanges par tweets interposés ont été particulièrement virulents ces derniers jours entre le Luxembourgeois et le Français – mais ce qui relevait dans un premier temps du règlement de compte entre figures du divertissement s'est imposé dans le débat public.

Pas encore au Luxembourg, où les éventuelles dérives liées au milieu de l'influence demeurent pour l'heure dans l'ombre. Après recherche, aucune question parlementaire traitant de ce sujet n'a été posée au gouvernement, qui n'a, pour sa part, fait état d'aucun projet de loi en la matière.

«Certains influenceurs sont de vrais criminels»

Bee Secure

Sollicité, le ministère de la Jeunesse explique néanmoins «sensibiliser les enfants, les jeunes, mais aussi les adultes, sur les phénomènes et les risques liés à l’internet et aux nouveaux médias» à travers l'initiative Bee Secure du Service national de la jeunesse (SNJ).

Une brochure a récemment été éditée sur ce thème. Assez détaillée, elle s'attarde sur l'historique du phénomène, le modèle économique, les aspects positifs mais également sur les risques inhérents à ces communication sur les réseaux sociaux: «Les produits développés ne sont pas forcément de bonne qualité, et souvent fabriqués à très faible coût (…) Certains influenceurs sont de vrais criminels. Ils créent une communauté autour de thématiques spécifiques. En réalité, ils essaient uniquement de gagner, voire de voler de l’argent», indique notamment le dépliant.

Bien au fait, le SNJ invite les internautes à «évaluer d'un œil critique le contenu des influenceurs, garder en tête que le fil d'actualité est le résultat de différents facteurs» ou encore à «recourir à d'autres sources».

Le Luxembourg en bref

Vous ne voulez rien rater de l'actualité au Luxembourg? N'en perdez pas une miette et retrouvez toutes les informations sur le Grand-Duché en bref dans notre ticker en suivant ce lien.

Ton opinion

19 commentaires