Finances au Luxembourg – Le climat érigé en tête des priorités du budget 2020

Les grandes lignes du budget 2020 commencent à être tracées. Présenté sous forme de QR code et surtout présenté par Pierre Gramegna, ce lundi, à la Chambre des députés, il établit trois grandes priorités: le défi climatique, le niveau élevé des investissements, et l’amélioration du quotidien des citoyens. Le gouvernement le présente comme une réponse aux «défis de notre temps».

Pour la première fois, tant les recettes que les dépenses dépassent la barre des 20 milliards d’euros, pour s’établir respectivement à 20,3 et 20,9 milliards d’euros. Les dépenses progressent plus vite que les recettes par rapport à 2019, avec 6,5% contre 3,7%. D’où un solde négatif de l’Administration centrale, à -640 millions d’euros. Le gouvernement prévoit une «amélioration progressive» durant les prochaines années, pour atteindre en 2023 un excédent évalué à 158 millions d'euros.

Le déficit prévu pour les trois prochaines années s’explique notamment par le maintien des investissements à niveau élevé, selon Pierre Gramegna. En 2019, le déficit est d’ailleurs creusé par l’achat d’un avion militaire. Mais il s’agit d’une finesse comptable, puisque cet avion est déjà payé, précise en substance le ministre. Il y a aujourd’hui 19 milliards d’euros de réserves dans le fonds de compensation, ce qui correspond à plus de quatre fois le montant des prestations sociales payées par an.

Le solde de l’Administration publique se situe à 1,26 milliard d’euros, il devrait atteindre 757 millions d’euros en 2020. Le gouvernement prévoit la création d’un fonds de rééquilibrage pour stocker les excédents qui peuvent ainsi être mobilisés en temps de vaches maigres. Le Luxembourg respecte aussi ses objectifs à moyen terme (OMT) imposés par l'Union européenne. Le solde structurel sera de 0,9% en 2020, alors que l’OMT est de 0,5%. En 2020, et la première fois depuis 2011, la dette tombera sous la barre des 20% du PIB, à 17,5%, selon les prévisions actuelles.

Thématique à la mode, le climat arrive en tête des préoccupations affichées par l’exécutif. Le budget 2020 tient notamment en compte la gratuité des transports, à partir du 1er mars. La mesure coûtera 41 millions d’euros par an aux finances publiques, avait indiqué le gouvernement, en début d’année. Le transport «compte pour plus de 60% des émissions de CO2 du pays», rappelle le gouvernement. Des moyens sont aussi affectés pour la finance durable ou encore l’énergie, a-t-il été indiqué sans plus de précision. Un emprunt «de type durable, d’une hauteur maximale d’un milliard d’euros», est également prévu.

Le budget fait aussi la part belle aux investissements annoncés comme «record». En hausse de 12% par rapport à 2019, ils atteignent 2,8 milliards d’euros. Ceux-ci ont pour but «d’améliorer encore les infrastructures et la qualité de vie, tout en préparant le pays aux défis du futur».

Le dernier thème, l’amélioration du quotidien des citoyens, concerne «le développement d’une société plus inclusive, plus saine et plus équitable». Cela vise notamment à répondre au défi de la digitalisation, le gouvernement rappelant l’ambition d’inscrire le Luxembourg comme l’un des pionniers de la 5G.

• Eugène Berger DP: «La situation est bonne, nous investissons tout en maintenant le budget en équilibre».
• Alex Bodry, LSAP: «Ce budget est un complément à l'état de la Nation. La coalition poursuit sur sa lancée».
• Josée Lorsché, Déi Gréng: «Les investissements atteignent un record et ils servent à la protection du climat».
• Martine Hansen, CSV: «Il est bon de parler de chiffres et d'argent, mais ce qui manque est une vision d'avenir claire».
• Gast Gibéryen, ADR: «Le gouvernement mise sur la croissance, mais ce n'est pas une croissance qualitative».
• Marc Goergen, Pirates: «Les chiffres sont bien beaux, mais il s'agit d'analyser comment l'argent sera investi».
• David Wagner, déi Lénk: «Il n'y a toujours pas de stratégie claire pour relever les défis du climat et du logement».

(L'essentiel)