Carnet noirLe comédien français Michel Robin est mort
Le comédien, connu pour ses seconds rôles attachants au théâtre comme au cinéma, et ancien sociétaire de la Comédie-Française, est décédé à l'âge de 90 ans, des suites du Covid-19.

TO GO WITH AFP STORY BY MARIE-PIERRE FEREY
French actor Michel Robin performs during a rehearsal of the play "Les mefaits du tabac" (On the Harmful Effects of Tobacco) by Russian author Anton Chekhov, directed by France's Denis Podalydes, on March 15, 2014 at the Bouffes du Nord theater in Paris. AFP PHOTO / JACQUES DEMARTHON (Photo by Jacques DEMARTHON / AFP)
«Cette époque nous éprouve cruellement et nous la haïrons de nous priver soudainement des plus fragiles et des meilleurs d’entre nous», a réagi Eric Ruf, administrateur général du Français, rappelant la «tendresse» et «l'humour dévastateur» du comédien, décédé mercredi. Il a incarné des vieillards à la douceur inquiète, notamment dans «Le fabuleux destin d'Amélie Poulain», «Un long dimanche de fiançailles».
«Je ne comprends pas pourquoi on me distribue toujours à contre-emploi dans ces rôles de vieux larbins alors que je suis fait pour jouer le Cid!», plaisantait-il en 2003 dans Le Monde. «Michel a toujours joué les vieux, très tôt dans sa carrière. Il concédait il y a peu qu’il avait enfin l’âge du rôle et que cela le contrariait», se rappelle M. Ruf.
Il emploie Gérard Depardieu et Pierre Richard
Élève du cours Dullin, il passe six ans dans la troupe de Roger Planchon au Théâtre national populaire à Villeurbanne (1958-1964). Le comédien à l'énorme carrière théâtrale, de la fin des années 50 jusqu'en 2014, entre à la Comédie-Française en 1997 et y reste jusqu'en 2010. Sur petit et grand écran, l'acteur né le 13 novembre 1930, à Reims, a été inoubliable dans la version française de «Fraggle Rock» (1983), dans la série «Boulevard du Palais» ou encore dans «La Chèvre» de Francis Veber (1981) où son personnage emploie Gérard Depardieu et Pierre Richard pour retrouver sa fille kidnappée.
Le comédien au crâne dégarni avait obtenu le Grand prix d'interprétation du festival de Locarno, en 1979, pour «Les petites Fugues», d'Yves Yersin, ainsi que le Molière du meilleur second rôle en 1990 pour «La traversée de l'hiver», de Yasmina Reza.
(L'essentiel/AFP)