Hana Jirickova«Le corps est mon moyen d’expression»
Hana Jirickova est l’un des modèles les plus courtisés du moment. Rencontre avec la belle tchèque à Paris.

À 24 ans, Hana Jirickova est un modèle en vue. Elle ne cesse de voyager à travers le monde pour poser et défiler. Derrière le bling-bling et les paillettes se cache une fille simple, adorable et pleine de ressources. Rencontre avec la native de Prague à l’occasion du lancement d'un parfum.
Qui sont ces deux tortues?
Hana Jirickova: (Elle éclate de rire) Ce sont mes bébés!!! Elles s’appellent Pinker et Taylor. Elles dorment 6 mois par an et elles viennent justement de se réveiller.
Ce sont les seuls animaux que tu as à la maison?
En fait, ce sont les seuls que je peux avoir parce que je voyage tout le temps. Avec les tortues, il suffit qu’une voisine passe de temps en temps pour déposer de la salade sur le balcon et c’est tout. Ils sont vraiment trop chou!
Où vis-tu?
À New York parce que c’est là que tout se passe quand tu es mannequin. Si tu veux être actrice, tu vas à Los Angeles. C’est une ville vraiment excitante. Ça bouge tout le temps. C’est très différent de l’endroit où j’ai grandi. En ce moment, je vis une période de fun. Et après ma carrière, je me verrais bien vivre à Londres ou à Moscou. En Europe, plus près de mes racines.
J’ai vu sur Instagram que tu dessinais beaucoup…
Je dessine et je peins depuis que je suis enfant. J’ai eu la chance que mes parents m’aient permis de faire ce que je voulais. Je suis assez créative. J’aime la décoration. On n’avait pas beaucoup d’argent et je me souviens qu’un jour ma mère, mon frère et moi avons repeint la porte de la maison. On a reproduit un magnifique jardin rempli d’animaux!
Tu as continué dans cette voie?
Oui, à 16 ans j’ai été admise dans une école d’art. C’était une grande fierté. Je suis partie de chez moi pour vivre à Prague, j’étais assez effrayée. La grande ville. Je vivais dans un studio au sommet d’une tour, d’où je pouvais admirer toute la ville.
Tu dessines tous les jours?
Oui, j’ai toujours un carnet sur moi. Je préfère l’art figuratif. La nature. Des portraits.
Comment choisis-tu tes modèles?
Cela se fait au gré des rencontres. Des amis, des inconnus. Ça pourrait être toi, par exemple. C’est un moment comme ça. Par exemple, quand je vois une femme dans le train. Elle dort. Je veux capturer un geste. Tu vois, c’est comme ça que ça se fait. Sans trop réfléchir.
Qui sont tes artistes préférés?
Des peintres tchèques... L'Autrichien Egon Schiele, qui a d’ailleurs vécu en République tchèque. Sa vie a été incroyable. Il est mort si jeune... À 27 ou 29 ans. Tout, chez lui, était si intense. La façon dont il a saisi le corps de la femme. L’émotion qu’il a pour le modèle est palpable. Il y a une toile de lui que j’adore. Elle est accrochée à la Neue Galerie à New York. C’est un bâtiment splendide à Central Park. Je te recommande d’y aller.
Ce rapport au corps dont tu parles, il est essentiel pour un mannequin.
J’y suis très attentive. C’est mon outil de travail. Tu vois, c’est comme pour un danseur. Le corps est mon moyen d’expression. Quand je pose, quand je danse et quand je dessine, je me dois d’être consciente de tout mon corps. Même des parties les plus infimes. Le corps, c’est le seul langage qui soit vraiment universel.
(L'essentiel/Emmanuel Coissy)