Réforme au LuxembourgLe cours unique de valeurs parlera aussi de religion
LUXEMBOURG - Le cours unique de valeurs que veut instaurer le gouvernement dans les écoles parlera des religions. Une idée qui rejoint celle formulée cette semaine par les communautés religieuses.
Actuellement, le cours de religion n'évoque que le catholicisme avec le cours de valeurs, toutes les religions seront enseignées.
Les communautés religieuses du pays ont signé mardi un mémorandum en faveur de l’élaboration conjointe d'un «cours des religions» dans l’enseignement public. Alors que le cours actuel de religion n'évoque que le catholicisme, elles demandent à ce que toutes les religions soient enseignées. Cette initiative intervient en plein débat sur les cours de religion. Actuellement, les élèves luxembourgeois ont le choix entre un cours de religion et un cours de morale. Le gouvernement veut y mettre un terme et instaurer un cours unique de valeurs. Ce ne qui ne plaît pas à certains.
Pourtant, le ministère de l'Éducation nationale et les représentants des cultes ne sont pas en total désaccord. Le ministère juge d'ailleurs que l'initiative prise par ces derniers est «remarquable». D'autant plus remarquable, que dans l'accord de coalition il est expliqué que le cours unique que le gouvernement souhaite instaurer vise à «présenter de manière objective les grands courants religieux et philosophiques et d’éduquer les élèves aux valeurs qui fondent notre vivre ensemble».
C'est dans cette dernière phrase précisément que se distinguent les deux approches. Alors que les communautés religieuses ne veulent enseigner que les religions, le ministère veut également «aborder les réponses que les différents courants philosophiques donnent aux questions fondamentales de notre société». «Le but étant de rendre les jeunes capables de faire leurs propres choix en exerçant leur esprit critique», détaille le ministère contacté par L'essentiel. L'athéisme ou l'agnosticisme y seront donc également traités.
Le ministère veut un seul et même cours
Pour l'Alliance des humanistes, athées et agnostiques (AHA), la proposition des communautés religieuses est «une nouvelle tentative d’ingérence des cultes dans le ressort de l'école publique». L'AHA souligne cependant que personne n'empêche, «les cultes d’organiser des cours confessionnels à l’endroit et à l’horaire de leur choix». Un point de vue partagé par le ministère. «Il est tout à fait envisageable que les communautés offrent un tel cours facultatif, en dehors des programmes scolaires, dans les locaux des écoles. Le cours ne pourra toutefois pas faire partie des programmes scolaires officiels», explique un porte-parole.
Vous l'aurez compris, le gouvernement tient à son idée de cours unique. Et cela afin, «de réunir tous les élèves dans un seul et même cours, indépendamment de leurs convictions religieuses ou philosophiques». La deadline de la rentrée 2016/2017 pour sa mise en place est donc maintenue. Deux groupes de travail, composés d’enseignants de religion et de formation morale et sociale, doivent bientôt rendre leur avis. Après ça, le ministère formulera un document d'orientation qui sera discuté en janvier 2015. C'est sur base de ce document que seront élaborés à partir de mars 2015 les programmes du cours.
(Fatima Rougi/L'essentiel)