Rallye-RaidLe Dakar, un nouveau défi pour Sébastien Loeb
Le nonuple champion du monde des rallyes s'apprête à faire un saut dans l'inconnu en prenant le départ du Dakar-2016 au volant d'une Peugeot, samedi à Buenos Aires.

Sébastien Loeb espère être compétitif dans les spéciales.
«C'est un nouveau départ, le départ d'une grande aventure», reconnaît Sébastien Loeb, le pilote de 41 ans, largement sollicité pour des autographes et des photos vendredi lors des vérifications administratives. «On ne sait pas trop où on va, on n'a pas trop d'expérience, ni moi, ni Daniel (Elena, son copilote), on va découvrir plein de choses», reconnaît l'Alsacien. «J'espère qu'on prendra du plaisir. En tout cas, on est impatients d'être au départ !»
Ce qui attend le duo ? Un parcours de plus de 9 300 kilomètres, de la capitale argentine jusqu'à Rosario, en passant par les contreforts de la Cordillère des Andes et le salar bolivien d'Uyuni. Avec un objectif qui se veut raisonnable : «Être dans le bon rythme, être dans le coup, être compétitif dans certaines spéciales», explique Loeb. Et pourquoi pas dès les premiers jours, sur des étapes «a priori typées WRC» qui pourraient bien lui convenir, lui qui a remporté le rallye d'Argentine huit fois d'affilée. En attendant, Loeb fera ses premiers pas sur le Dakar au cours d'un prologue de 11 kilomètres samedi, au départ de Tecnopolis, la cité des sciences de Buenos Aires.
«C'est une bonne chose d'avoir des grands noms»
Loeb ne s'imagine pas refaire le coup du Finlandais Ari Vatanen, vainqueur dès sa première participation au Dakar, en 1987. «À l'époque, (Peugeot) avait des voitures bien au-dessus du lot, ses adversaires n'étaient quasiment que ses équipiers. Là, des adversaires, il y en a beaucoup!», souligne-t-il. Ses principales appréhensions? «Faire une erreur de pilotage ou de navigation qui coûte cher, la distance, la concentration sur des longues étapes, la chaleur dans les voitures», énumère-t-il. «Savoir comment gérer une course de deux semaines, on n'a pas l'habitude». S'il s'attaque à un univers inconnu, Loeb peut compter sur l'aide précieuse des trois autres pilotes Peugeot, qui totalisent 17 victoires sur le Dakar : Stéphane Peterhansel (cinq en auto, six en moto), l'ex-motard Cyril Despres (5 en moto) et l'Espagnol Carlos Sainz (1 en auto). «J'ai des équipiers qui ont énormément d'expérience sur le Dakar. J'ai plein de choses à apprendre, c'est sympa de pouvoir bosser avec eux. Daniel (Elena) aussi, au contact de co-pilotes d'expérience, apprend plus vite»
Loeb a multiplié au fil de sa carrière les expériences dans le monde de la course automobile, s'essayant, outre le WRC, au pilotage d'une Formule 1, de prototypes d'endurance (2e des 24 Heures du Mans dans une Pescarolo en 2006) ou encore de Porsche en circuit... Il a aussi disputé ces deux dernières saisons le Championnat du monde des voitures de tourisme (WTCC), avant que ses quinze ans de collaboration fructueuse avec Citroën ne prennent fin en novembre. «C'est une bonne chose d'avoir des grands noms», se félicite le Qatari Nasser Al-Attiyah, vainqueur en 2015. Mais il avertit le nouveau venu: «Quand vous regardez l'histoire du Dakar, la plupart des pilotes venant du WRC ont besoin de temps pour trouver l'équilibre entre la vitesse et l'endurance».
(L'essentiel/AFP)