Réforme controverséeLe Danemark confisquera les biens des migrants
Le Danemark a adopté ce mardi sa réforme controversée du droit des étrangers, qui vise à décourager les candidats à l'asile de tenter leur chance dans le pays scandinave.

Le Danemark a décidé d'ignorer les critiques et d'adopter sa réforme du droit d'asile.
Après un peu moins de quatre heures de débats, le texte présenté par le gouvernement minoritaire du Premier ministre libéral, Lars Løkke Rasmussen, a recueilli les voix de 81 parlementaires sur les 109 présents, tandis que 27 ont voté contre et un s'est abstenu. Soixante-dix élus n'ont pas participé au scrutin.
Sans véritable enjeu depuis l'accord annoncé début janvier entre la droite et les sociaux-démocrates, principale formation d'opposition, le vote de mardi a néanmoins permis aux parlementaires écologistes et d'extrême gauche de livrer un baroud d'honneur. Ils se sont succédé à la tribune pour fustiger un texte qui, selon eux, fait souffler «un vent de nationalisme» sur le pays scandinave.
«Beaucoup de réfugiés affluent à nos frontières»
Accusée par le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) de nourrir «la peur et la xénophobie», la réforme prévoit de confisquer les effets de valeur des migrants, de diminuer leurs droits sociaux, et d'allonger les délais de regroupement familial et d'octroi du permis de séjour permanent. Le gouvernement a consenti des amendements. Il a augmenté la valeur des biens confiscables - les liquidités des migrants doivent excéder 10 000 couronnes danoises (1 340 euros) et leurs effets personnels 10 000 couronnes au lieu de 3 000 - et permet aux demandeurs d'asile de garder leurs alliances et tout objet de valeur sentimentale.
Tancé par les Nations unies, l'Union européenne, l'OSCE et les organisations humanitaires, le gouvernement a maintenu le cap, fort du soutien de son opinion publique: selon les sondages, l'immigration est la préoccupation n° 1 de 70% des Danois. «Beaucoup de réfugiés affluent à nos frontières, nous sommes soumis à une pression énorme», a plaidé lundi la ministre en charge de l'Immigration, de l'Intégration et du Logement, Inger Støjberg, entendue à Bruxelles par la commission des libertés civiles du Parlement européen.
(L'essentiel/AFP)